"Tout tremble": à Chelles, les travaux du Grand Paris Express dérangent les habitants et le maire

Des camions, beaucoup trop de camions. À Chelles (Seine-et-Marne), les travaux de la ligne 16 du métro, inscrits dans le cadre du Grand Paris Express, sont devenus la hantise des habitants.
Depuis plusieurs semaines, jusqu'à 100 engins de chantier participant à la construction d'un tunnel de 5,3 km jusqu'à Sevran traversent certaines rues de Chelles chaque jour, et parfois jusque très tard. Ils doivent évacuer quotidiennement près de 3500 tonnes de terre.
Jusqu'à "200 rotations par jour"
"Il y a pu avoir des pointes à 200 rotations par jour quand le tunnelier a creusé nettement plus vite que prévu", a indiqué la Société du Grand Paris, en charge des travaux, à Actu.fr.
Un riverain de la rue de la source ne supporte plus cette cadence. "Ils travaillent jusque 2h du matin. La maison tremble, tout tremble", déplore-t-il au micro de BFM Paris.
Un sentiment partagé par un autre habitant, qui dénonce les allers et retours des camions jusqu'à "1h, 2h, 3h du matin". Des passages nocturnes qui le "gênent vraiment pour dormir", alors même qu'il réside au 7e étage d'un immeuble.
Dégradation de la chaussée
En plus des nuisances sonores, les camions seraient à l'origine d'une dégradation rapide de la chaussée, fustige une autre riveraine.
"Regardez comment elle est affaissée, regrette-t-elle en pointant le doigt vers la chaussée. Si vous ne faites pas attention, vous allez tomber dans les trous."
Elle soutient en outre que la sécurité des habitants n'est pas assurée, car les bennes des camions ne sont pas protégées par une bâche.
"Ils sont censés bâcher les camions, mais ils ne bâchent pas. Et puis, en passant, avec le vent et les bousculades, les pierres tombent", relate la riveraine.
Encore six ans de travaux
Une situation difficile aux yeux des riverains et pourtant imprévue. Pour cause, depuis le 13 janvier, le tapis roulant qui permettait d'évacuer les déblais ne fonctionne plus.
C'est cette panne -dont l'analyse des causes est toujours en cours- qui a entraîné la venue des camions pour remplacer la machine de chantier. Elle devrait être rétablie d'ici une quinzaine de jours.
"Quand on subit (les travaux, ndlr) ça parait long. Et c'est une nuisance importante. On a demandé à la Société du Grand Paris qu'en attendant que la bande convoyeuse soit réparée, ils puissent aménager la voirie, la refaire, pour éviter les nuisances et davantage la sécuriser notamment pour les piétons", a déclaré le maire de Chelles, Brice Rabaste.
Avant la mise en service de la ligne 16, prévue en 2028, les habitants de Chelles vont encore devoir subir les travaux pendant six années. Le chantier aura au total duré dix ans.