"Téléphone grave danger", échange de tirs: ce que l'on sait sur l'homme tué par la police à Noisy-le-Grand

Un homme a été tué le soir du mercredi 7 février après un échange de tirs avec la police dans un immeuble de Noisy-le-Grand en Seine-Saint-Denis. Les forces de l'ordre sont intervenues après le déclenchement du "téléphone grave danger" de son ex-conjointe.
• Un échange de tirs dans les escaliers
Le "téléphone grave danger" est un dispositif de protection qui permet aux victimes de violences conjugales de se signaler à la police. La Francilienne l'a enclenché lorsqu'elle a vu son ex-compagnon à travers le judas de sa porte.
Les policiers sont alors immédiatement arrivés sur les lieux, peu avant 19h30. En les voyant, l'homme a ouvert le feu sur les forces de l'ordre. Ces dernières ont riposté avec leurs "armes administratives".
Selon Linda Kebbab, secrétaire nationale Unité SGP Police, les échanges de tirs ont eu lieu dans la cage d'escalier.
Au total, deux policiers ont fait usage au moins à deux reprises chacun de leur arme de service. Un des policiers a été blessé par balle au niveau de l'avant-bras, l'un des agents qui a fait usage de son arme, et un autre agent est en état de choc.
L'homme qui a ouvert le feu a quant à lui été mortellement touché. Il est mort quelques minutes plus tard.
• La femme venait d'obtenir la garde exclusive de leur enfant
L'ex-conjoint, âgé de 26 ans, était connu pour des violences conjugales par le passé. Aucun fait de cette nature n'avait néanmoins été signalés depuis 2022.
Son ex-compagne, née en 1999, avait obtenu la garde exclusive de leur enfant le 18 janvier dernier, indique une source policière.
En même temps que la garde de son enfant, elle a obtenu ce téléphone dit "TGD" en cas de menaces venant du père. L'utilisation du téléphone a donc été décisive pour sa sécurité. Il y en a aujourd'hui plus de 4.000 délivrés partout en France dont 2.000 pour les personnes victimes de violence conjugale.
"C'est un vrai outil nécessaire dans la lutte des violences faites aux femmes", assure Linda Kebbab.
• Une intervention de police saluée
Cette intervention de police, que beaucoup considèrent comme ayant permis de déjouer un féminicide, a été saluée par plusieurs personnalités publiques, à commencer par le préfet de police de Paris Laurent Nuñez.
"Protéger toutes et tous, surtout les plus vulnérables, avec courage et abnégation, parfois au péril de leur intégrité physique: telle est la mission des policiers", a-t-il écrit sur X (anciennement Twitter).
Valérie Pécresse, président de région a tenu elle aussi à remercier les policiers "qui sont intervenus au péril de leur vie pour protéger une femme victime de violences".
Une enquête administrative de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) va tout de même être menée notamment pour comprendre la circonstance des tirs.