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Paris Île-de-France

Suspension des subventions au festival Chéries-Chéris: la Région dit attendre "des garanties"

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Florence Portelli, la vice-présidente du conseil régional en charge de la culture, a annoncé que la région Île-de-France suspendait ses subventions au festival du film LGBTQIA+ Chéries-Chéris, après une polémique survenue lors de la cérémonie de clôture de sa 30e édition.

La région Île-de-France a décidé, jeudi 28 novembre, de suspendre les subventions du festival du film LGBTQIA+ Chéries-Chéris en raison d'un incident survenu lors de la cérémonie de clôture de sa 30e édition, le 26 novembre.

Ce soir-là, une partie du jury a décidé de prendre la parole sur scène pour évoquer la situation, notamment au Liban et à Gaza. L'une de ses membres, l'entrepreneuse Julia Layani, a demandé à évoquer le sort des otages israéliens, ce qui lui aurait été refusé. Dans un post Instagram, cette dernière a également dénoncé avoir été victime d'antisémitisme. Elle a néanmoins réussi à prendre la parole sur scène pour raconter ce qu'il s'est passé.

"Cette histoire fait de moi une témoin de la montée du fascisme en France en 2024", écrit-elle sur le réseau social, avant de remercier les organisateurs de Chéries-Chéris de l'avoir "protégée" pendant cette période. "Chéries-Chéris reste un espace safe grâce à votre humanité. Mais pour combien de temps?", s'interroge-t-elle.

"Un espace de liberté"

La direction du festival a indiqué condamner "sans ambiguïté" l'exclusion de Julia Layani par d’autres membres du jury et rappelle que Chéries-Chéris "est un espace de liberté et le restera", rapporte Le Parisien.

"Nous réaffirmons avec force notre engagement pour un festival respectueux de toutes et tous, quelles que soient leurs origines, croyances ou opinions", a-t-elle conclu.

Florence Portelli, la vice-présidente du conseil régional en charge de la culture, a indiqué à BFM Paris Île-de-France saluer le communiqué de Chéries-Chéris mais regretter qu'il arrive "tardivement, deux jours après ce triste événement".

"Des garanties"

La direction du groupe cinématographique mk2, où le festival se tient, a également apporté son "soutien" à l'entrepreneuse et salué "le courage de sa prise de parole sur scène".

"Mk2 s'oppose fermement aux méthodes militantes qui consistent à silencier le contradictoire pour imposer ses idées", a-t-elle ajouté avant de préciser que le festival Chéries-Chéris place depuis 30 ans "l'émancipation et la lutte contre les discriminations au coeur de son projet". Et de poursuivre: "C'est un moment fort pour les salles de cinéma qui doivent rester des vectrices d'échanges, d'accueil, précisément en des temps de crises majeures, précisément quand la violence empêche le dialogue."

De son côté, Florence Portelli a souligné sur notre antenne attendre "des garanties". "Pour le moment notre subvention est suspendue mais nous demandons des garanties. Je suis comme Saint Thomas, je crois que ce que je vois et pas simplement des communiqués de presse", a-t-elle conclu.

Clément Boutin Journaliste BFMTV