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"Soldats français morts en Ukraine": ce que l'on sait sur les cinq cercueils retrouvés devant la tour Eiffel

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Cinq cercueils ont été découverts ce samedi 1er juin au pied de la tour Eiffel avec des drapeaux tricolores et l'inscription "soldats français morts en Ukraine". Trois personnes ont été interpellées.

Trois inconnus, cinq cercueils et une enquête. Le mystère reste entier, près de 48 heures après la découverte ce samedi 1er juin, devant la tour Eiffel, de cinq cercueils recouverts avec des drapeaux tricolores et l'inscription: "soldats français morts en Ukraine".

Ces cercueils ont été déposés par trois individus dans la matinée, sur le quai Branly. Pour faire croire aux passants qu'ils n'étaient pas vides, les cercueils avaient été remplis avec des sacs de plâtre.

• Deux suspects ont tenté de fuir le pays

Le chauffeur de la camionnette qui transportait ce matériel et les suspects ont été interpellés aux abords de la tour Eiffel grâce à un "déploiement rapide des effectifs" de police.

Les démineurs du laboratoire central de la préfecture de police de Paris ont été mobilisés ainsi que l'unité canine, spécialisée dans la recherche d'explosifs. Une première reconnaissance a été effectuée à l'aide d’un robot téléguidé, avant de laisser la place à trois chiens de l’unité canine. En environ deux heures le doute a été levé sur les contenus des cercueils, puis le périmètre de sécurité a été levé.

Les complices du chauffeur ont été interpellés quelques heures plus tard, dans l'après-midi, "alors qu’ils s’apprêtaient à prendre un bus pour Berlin" à la gare routière de Bercy, selon une source policière.

• Une enquête ouverte, les prévenus placés sous le statut de témoin assisté

Ces trois individus ont été placés en garde à vue pour "violence avec préméditation. Ils ont été déférés ce dimanche soir en vue de l'ouverture d'une information judiciaire, a indiqué le parquet de Paris à BFMTV.

L'un des deux suspects qui étaient en fuite a 16 ans et est de nationalité ukrainienne. L'autre suspect est âgé de 25 ans, de nationalité allemande. Enfin, le chauffeur interpellé est de nationalité bulgare, et a 38 ans. Tous trois sont inconnus des autorités.

En garde à vue, les trois suspects vont dire être sans emploi, et avoir besoin d'argent. Le conducteur va modifier sa version initiale, disant en fait avoir touché 120 euros, et les deux autres vont dire avoir agi pour 400 euros.

Ces derniers ont été déférés ce dimanche soir et présentés lundi à un juge d'instruction. Le parquet a requis la mise en examen des trois hommes pour violences psychologiques avec préméditation.

Finalement, les trois prévenus ont placés sous le statut de témoin assisté dans la soirée de lundi, a appris BFMTV. Ils ne sont donc pas mis en examen, le juge "ne retenant pas la qualification de violences pour les faits reprochés", selon le parquet de Paris.

"Ces personnes demeurent donc libres. Il appartient au juge d’instruction de décider des suites qu’il entend apporter à sa saisine", poursuit cette source.
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Racontez-nous par Nicolas Poincaré : Shoah/Mains rouges, nouvelle ingérence russe ? - 23/05
2:20

• Des précédents troublants

Cet incident fait écho à deux récentes affaires où existent les mêmes soupçons de manipulation étrangère. Dans la nuit du 13 au 14 mai, des mains rouges ont été taguées sur le mémorial de la Shoah à Paris et les policiers soupçonnent trois personnes ayant fui à l'étranger.

En octobre, après le début de la guerre Israël-Hamas, des étoiles de David avaient été taguées sur plusieurs façades d'immeubles en région parisienne. Les faits, pour lesquels un couple de Moldaves a été interpellé, ont été imputés par les autorités françaises aux services de sécurité russes (FSB).

Dans les deux cas, ce sont "des commanditaires payés pour déstabiliser et appuyer sur les clivages de la société française", a estimé mi-mai le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné.

• Un lien établi avec l'affaire des mains rouges

Un lien direct a été établi dans avec l'affaire des mains rouges du mémorial de la Shoah, a appris ce lundi 3 juin dans la matinée BFMTV de source policière, confirmant une information du journal Le Monde.

Il s'agit d'un homme de nationalité bulgare, âgé de 34 ans. Ce dernier n'a pas encore été interpellé, selon nos informations.

Selon une source policière à BFMTV, l'homme bulgare, qui permet de faire un lien entre les deux affaires, a été contrôlé fortuitement par la police juste avant les faits. Mais à ce moment-là, le rapprochement ne pouvait pas être fait avec l'affaire des Mains rouges, selon nos informations, l'homme n'a donc pas été inquiété après ce contrôle.

Ce n'est qu'après les faits que les enquêteurs ont établi un lien entre les deux dossiers, à travers l'identité de cet homme bulgare, grâce à plusieurs éléments d'enquête.

Ariel Guez