"Une fois, ma fille m'a tendu un sachet de drogue": les parents de l'école située près d'un point de deal témoignent

"L'essentiel, c'est que nos enfants soient en sécurité." Les parents des petits écoliers de la maternelle Émile-Zola à Saint-Ouen-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) votent ce jeudi 3 avril pour déménager l'établissement, situé près d'un point de deal. Interrogés par BFMTV, certains sont pour la délocalisation.
"Ça fait un moment que l’on vit au quotidien ces problèmes. Une fois, ma fille m’a tendu un sachet de drogue, il n’y avait rien dedans, à la sortie de l’école", témoigne une maman.
Même constat pour une autre maman qui raconte qu'un enfant de moyenne section a retrouvé un sachet de drogue et qu'il a eu le réflexe de ne pas le mettre dans sa bouche.
"On ne veut pas de drames"
Ces mères d'élèves racontent aussi que des vitres ont été cassées par des objets jetés dans l'école. "Des bouteilles d’azote ont été jetées et ont brisé la fenêtre de la bibliothèque. Ça fait une dizaine d’années qu’il y a des problèmes dans cette école. Et cette année, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase", poursuit l'une des mamans.
Un père de famille s'inquiète aussi des "problèmes de sécurité avérés" dans l'école. "C'est important qu'il y ait des choses mises en place pour la sécurité des enfants", réclame-t-il.
À quelques pas de lui, une maman évoque "un environnement anxiogène", avec une présence policière et "parfois" des courses-poursuites. "Il faut l’expliquer à des enfants qui ont parfois à peine 3 ans. Pour moi, c’est une urgence, on ne veut pas de drames", affirme-t-elle.
"L'essentiel, c'est que nos enfants soient en sécurité"
Les parents d'élèves avaient interpellé en janvier dernier le maire pour lui dire qu'ils souhaitaient partir. Le maire (PS) de la commune, Karim Bouamrane, a donc décidé de les laisser trancher la question. Certains parents sont soulagés par le vote. "L'essentiel, c'est que nos enfants soient en sécurité et qu'on ait pris ce problème au sérieux. On est confiants pour la suite", indique une mère de famille.
Tandis qu'une autre regrette que la situation en soit là aujourd'hui. "On aurait tous préféré ne pas en arriver là. On pense que c'était important de réagir et que les pouvoirs publics, comme la mairie et on espère à d'autres niveaux, puissent s'emparer de ce sujet", souffle-t-elle.
Pour le maire de la ville, déplacer les élèves plutôt que les dealers n'est pas un renoncement: "Quelle que soit la décision qui sera prise, ce ne sera pas du tout un aveu d'échec. C'est un aveu de la force publique, de la force des élus, des autorités, quels que soient les scénarii, la sécurité et l'éducation ne s'opposeront pas".
De son côté, la ministre de l'Éducation nationale Élisabeth Borne a expliqué qu'elle souhaitait qu'après un éventuel déménagement, l'école puisse revenir dans les murs à la suite de travaux de sécurisation.
Le dépouillement du vote aura lieu entre 18 heures et 19 heures ce jeudi 3 avril. Les résultats seront communiqués vers 19 heures.