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"Plein de coups au visage": le témoignage de Faouzy Guellil, élu de Dugny agressé devant son domicile

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Faouzy Guellil, élu au conseil municipal de la commune de Dugny en Seine-Saint-Denis, a été agressé devant chez lui ce vendredi 28 février. Deux personnes ont depuis été placées en garde à vue.

Visage tuméfié, Faouzy Guellil garde encore les stigmates de son agression. Le conseiller municipal de la ville de Dugny en Seine-Saint-Denis a été roué de coups aux portes de son domicile ce vendredi 28 février, au soir.

Deux frères, nés en 1996 et 2001, ont été interpellés et placés en garde à vue samedi 1er mars, soupçonnés d'être les auteurs de cette agression. Selon le parquet, l'élu a été attaqué "à mains nues" par "au moins deux personnes".

"Ils m'ont mis plein de coups, au visage, par terre, avec des coups de pied", se souvient Faouzy Guellil au micro de BFMTV.

"Ma femme a été très courageuse"

"À ce moment-là, j'ai un réflexe de taper fort à la porte de la maison, parce que j'étais vraiment collé à ma maison", poursuit-il. "J'appelle ma femme par son prénom et je lui dis 'appelle la police, à l'aide!'"

"Et là elle ouvre la porte et franchement, elle m'a surpris, elle a été très courageuse, elle les a bousculés, poussés." Les enfants ont, eux aussi, assisté à la scène, impuissants et choqués.

Les agresseurs sont ensuite repartis, et sur le chemin du départ, ont brûlé la voiture de l'élu en brisant la vitre et en y jetant un cocktail Molotov.

C'est une voisine, présente à son domicile au moment des faits, qui a appelé les pompiers. "J'ai entendu du bruit, je me suis mis à la fenêtre, et j'ai vu une voiture brûlée", raconte Bernadette.

Des mesures de sécurité concrètes demandées

Cette nouvelle agression d'un élu a suscité l'indignation de ses confrères. Azzédine Taïbi, maire de Stains, a par exemple dénoncé le lendemain des faits un "acte inqualifiable et d'une extrême gravité (qui) s'inscrit dans un climat délétère, de haine et de violence que nous subissons depuis de trop nombreuses années".

"Des mesures de sécurité concrètes et immédiates seront demandées et mises en place", a ajouté l'élu communiste. Comme elle, ils sont nombreux à réclamer plus de vigilance et des dispositifs pour mieux protéger les élus.

"Il faut que des actions de prévention soient mis en œuvre pour qu'à la première alerte, au premier signalement, il puisse y avoir des formes de protection qui soient apportées à ceux qui s'engagent", détaille à BFMTV Stéphane Troussel, président départemental de Seine-Saint-Denis.

Il y a un an, en mars 2024, le parlement avait déjà adopté une loi visant à mieux protéger les représentants locaux contre les violences. L'une des mesures phares du texte est l'alignement des sanctions sur celles prévues pour des violences à l'encontre de dépositaires de l'autorité publique, comme les policiers.

Julien Apaloo, Frédéric Fernandes et Juliette Moreau Alvarez