Le maire de Saint-Denis veut hisser le drapeau palestinien sur la mairie pendant deux jours

Le drapeau palestinien lors d'une manifestation à Paris, le 8 juin 2025 - Sameer Al-Doumy © 2019 AFP
Le drapeau palestinien devrait orner à nouveau l'hôtel de ville de Saint-Denis. Déjà en juin, le maire saint-dyonisien, Mathieu Hanotin, avait fait hisser le drapeau vert, rouge et blanc sur le fronton de sa mairie, à l'occasion du week-end mondial de mobilisation avec la Palestine. L'édile a cette fois-ci répondu à l'appel du Premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure.
"Ce geste est un gage de la solidarité de la Ville avec le peuple palestinien", a estimé le socialiste Mathieu Hanotin dans un communiqué du 15 septembre.
La veille, le patron du Parti socialiste avait appelé à afficher ce drapeau sur les frontons des mairies le 22 septembre, jour où Emmanuel Macron a prévu de reconnaître officiellement la Palestine devant l'ONU.
De cette proposition, est née une vive polémique. Notamment, car le jour de la reconnaissance de l'État de Palestine par Emmanuel Macron coïncide avec le Nouvel an juif, Roch Hachana. Olivier Faure a été la cible des critiques. Il est notamment accusé par Julien Balhoul, ancien porte-parole de l'armée israélienne, de "chercher à dépasser Mélenchon sur son propre terrain puant".
"Tant que vous penserez que vous ne pouvez fêter le Nouvel an juif et l’an 1 d’un État palestinien, vous ne sèmerez que la haine, le désespoir et la mort", lui avait alors répondu le patron du PS.
Un geste fort au nom du peuple français
Et à cette réponse, le socialiste Jérôme Guedj, d'accuser son collègue de provoquer "un puissant malaise par-delà les frontières de la communauté juive", en mêlant "une fête religieuse comme Roch Hachana et un événement géopolitique majeur".
Mais Olivier Faure souhaite avant tout faire coïncider l'action de hisser le drapeau palestinien sur les mairies françaises avec le "jour où le président de la République va commettre un geste qui est extrêmement puissant, fort, puisqu’il va reconnaître, au nom du peuple français l’État de Palestine."
De son côté, le maire de Saint-Denis, Mathieu Hanotin soutient le Premier secrétaire de son parti dans sa démarche. "Je souhaite réitérer la nécessité, au-delà de la reconnaissance de l’État de Palestine, de mettre fin le plus vite possible aux massacres et à la crise humanitaire actuellement en cours dans la bande de Gaza, en violation flagrante du droit international et des droits humains", a-t-il déclaré.
D'autres communes ont prévu d'afficher le drapeau palestinien. À Nantes, la maire PS Johanna Rolland compte elle aussi répondre à l'appel d'Olivier Faure. "La commune, c’est l’échelon démocratique de base de la République. […] Je crois que ça a du sens, je le ferai sans détour", a-t-elle assuré ce jeudi à France info.
L'édile PS de Saint-Ouen, Karim Bouamrane fera flotter le drapeau palestinien et le drapeau israélien côte à côte. Selon lui, le premier est devenu un signe de ralliement dans le conflit qui déchire le Proche-Orient.
Le ministère de l'Intérieur a toutefois demandé aux préfets de s'opposer à la pose de drapeaux palestiniens sur des mairies et autres édifices publics lundi.
"Le principe de neutralité du service public interdit de tels pavoisements", indique la place Beauvau dans un télégramme, demandant aux préfets de saisir la justice administrative contre les décisions des maires qui ne renonceraient pas à pavoiser leur hôtel de ville aux couleurs palestiniennes.