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Paris Île-de-France

Seine-Saint-Denis: les urgences de l'hôpital d'Aulnay-sous-Bois en mode dégradé faute de personnel

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Des délestages sont prévus en journée jusqu'à lundi, puis le soir jusqu'au 2 mai, dans cet établissement qui compte parmi les plus importants de la région. Les médecins appellent la direction à recruter sans délai.

Le bassin de population qu'il couvre, quelque 400.000 habitants, en fait l'un des hôpitaux les plus importants d'Île-de-France. Et pourtant. En raison d'une pénurie de médecins, le CHI Robert-Ballanger d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) fonctionnera en mode dégradé ce week-end.

Jusqu'à lundi, 8h, l'établissement sera contraint de délester les patients piétons arrivant aux urgences. Seuls ceux qui seront transportés par le Samu et les pompiers pourront être pris en charge.

À compter de lundi, les perturbations toucheront l'accueil du soir aux urgences. Le délestage s'appliquera de 18h à 8h, tous les jours, jusqu'au 2 mai.

"Les patients sont invités à contacter le 15 pour être orientés dans un établissement qui assurera leur prise en charge", précise l'établissement par voie de communiqué.

Une urgentiste interrogée par BFM Paris Île-de-France fait remarquer que ce n'est pas la première fois qu'un délestage est mis en place au CHI Robert-Ballanger. La cause est à chaque fois la même: le manque d'effectifs.

Pour éviter que cette situation se reproduise, elle appelle à un recrutement de personnel médical sans délai.

La promesse "impossible" d'Emmanuel Macron

Le CHI Robert-Ballanger n'est pas le seul à subir une pénurie de médecin dans l'Hexagone. La problématique est d'envergure nationale, et frappe aussi bien des grandes villes urbaines comme Aulnay-sous-Bois, que des plus petites rurales comme Manosque (Alpes-de-Haute-Provence).

Le 12 avril, le manque de bras a abouti à un drame au CHU Grenoble Alpes. Un homme de 91 ans est mort dans les couloirs du service d'urgences du centre hospitalier isérois après avoir attendu trois jours une place en gériatrie. Cette disparition tragique est la troisième depuis décembre 2022 dans le CHU.

Lors de son allocution télévisée lundi dernier, Emmanuel Macron a hissé la résolution de la crise des hôpitaux au rang de priorité, assurant vouloir "désengorger tous nos services d'urgences" d'ici fin 2024. Une promesse jugée "impossible" à tenir par le corps médical.

Léna Mahmoud avec Florian Bouhot