Santiago retrouvé aux Pays-Bas: ce détail qui a permis aux autorités de retrouver les parents

Le petit Santiago, enlevé par ses parents le lundi 21 octobre dernier, a été retrouvé sain et sauf vendredi 25 octobre à Amsterdam (Pays-Bas). Avec lui, ses parents, Cristina et Kevin, âgés de 25 et 23 ans, ont été interpellés "sans heurts" après une traque intense menée par les autorités européennes, entre la France, la Belgique et les Pays-Bas.
Dans la matinée de ce samedi 26 octobre, le procureur du Roi à Mons, en Belgique, Vincent Macq, a donné une conférence de presse afin de partager les premiers détails de l'enquête ayant permis, en l'espace de quatre jours, de retrouver la trace des parents et de leur progéniture, un grand prématuré âgé d'une vingtaine de jours.
Un support de carte SIM décisif
Vincent Macq est notamment revenu sur le rôle prépondérant de la téléphonie mobile pour remonter la piste menant aux parents de Santiago. C'est dans la voiture des parents, retrouvée à Charleroi en Belgique le mercredi 23 octobre, qu'un élément crucial à la poursuite des investigations va être isolé par les enquêteurs.
"On croit perdre la trace de la famille, mais c'est sans compter sur la perspicacité de nos enquêteurs: on retrouve un support de carte SIM dans la voiture, une carte [de l'opérateur] Lyca Mobile. Sur base de ce support et d'un travail d'analyse, on remonte très vite sur un numéro de téléphone et un numéro IMEI, attaché au téléphone lui-même", relate le procureur.
Le lendemain de cette découverte, le jeudi, "alors qu'on continue de travailler sur une piste à Charleroi" pour retrouver les parents de Santiago, une seconde piste "s'oriente vers les Pays-Bas" grâce au "roaming néerlandais" qui est activé.
En d'autres termes, la carte SIM qui était contenue dans le support retrouvé dans le véhicule des parents, a pu être surveillée par les autorités. En arrivant sur le territoire hollandais, cette carte a alors activé un "roaming", terme technique utilisé pour désigner le changement d'opérateur téléphonique déclenché lors de l'arrivée dans un pays étranger.
Deux hôtels, deux chambres, une découverte
Des actes administratifs sont alors immédiatement réalisés pour permettre la mise sur écoute "en direct" du téléphone lié à la carte SIM en question. "Très vite on a confirmation que la piste néerlandaise est une bonne piste", explique le magistrat.
Ce dernier entreprend alors un contact avec les autorités hollandaises "qui désignent les services de police de Rotterdam" pour prendre en charge le dossier. "Leur travail permet de localiser un nouveau numéro de téléphone, que l'on met en lien avec le premier, sur Amsterdam", indique ensuite le procureur, soulignant une "très belle coopération policière et judiciaire".
Ainsi, dans la capitale hollandaise, "la localisation rapprochée des deux numéros nous amène dans deux hôtels".
"Un premier hôtel dont on se rendra compte qu'il a été occupé par la famille. On est assez rassurés au moment où on visite cette première chambre d'hôtel puisqu'on retrouve notamment des tout petits langes (...) donc pour nous à ce moment-là on est très clairs: on ne cherche pas des parents en fuite, on recherche un enfant vivant qui est en danger", continue de décrire Vincent Macq.
Si la première chambre d'hôtel est toutefois inhabitée, c'est bien dans la chambre d'un deuxième établissement, l'hôtel Neutraal d'Amsterdam, que le petit Santiago et ses parents vont être retrouvés.
"On devrait s'en inspirer"
Sur place, les enquêteurs retrouvent aussi la grand-mère du nourrisson, ainsi que deux autres enfants âgés de trois et dix ans. L'un de ces deux mineurs est "vraisemblablement" la grande sœur de Santiago.
Les parents avaient réservé un total de quatre nuits dans cet hôtel. Selon les premiers éléments de l'enquête, des proches du couple vivent en Hollande mais rien n'indique à ce stade, selon le procureur, leur implication dans l'enlèvement de Santiago.
Une enquête express et donc placée sous le signe de la réussite aux yeux du procureur, qui n'a eu de cesse de se féliciter de la coopération menée entre les forces des trois pays concernés par la disparition du petit Santiago. "L'Europe de la justice et l'Europe policière existe. On devrait s'en inspirer pour d'autres dossiers", a souligné le procureur du Roi à Mons, Vincent Macq. Dans un communiqué, de son côté, le procureur de Bobigny a reconnu une "parfaite collaboration".