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Paris Île-de-France

Saint-Denis: mobilisation contre la fermeture de trois ludothèques, à cause des prix de l'énergie

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Fermer des espaces public pour faire face à la hausse des prix de l'énergie. À Saint-Denis la décision de la municipalité ne passe pas auprès des usagers, réunis en nombre ce mardi soir, pour protester contre la fermetures des ludothèques Allende, Poullain et Sémard.

C’est une conséquence inattendue de la hausse des prix de l’énergie. À Saint-Denis, trois des huit ludothèques devraient bientôt fermer leurs portes. Dans un communiqué, la municipalité se défend en expliquant qu’il ne s’agit pas de fermeture mais de mutualisation.

L'une des principales raisons évoquées par Mathieu Hanotin, le maire de la ville, c'est le coût de la facture énergétique pour faire fonctionner les "nombreux locaux". Selon l'édile, la facture énergétique "s’élèvera à plus de 4 millions d’euros en 2022" et il souhaite donc réduire les dépenses énergétiques.

L'élu explique que Saint-Denis dispose actuellement "d’un nombre trop important d’équipements dont plusieurs dizaines sont des locaux isolés et dédiés à une seule activité".

Une pétition lancée

Une réunion d’information avait lieu ce mardi soir avec une centaine d’habitants réunis pour protester contre la fermeture des ludothèques Allende, Poullain et Sémard. Tous regrettent la décision prise par le maire de Saint-Denis sans avoir concerté au préalable les administrés.

"On est beaucoup d'assistantes maternelles à Saint-Denis et on n'a pas assez d'endroits où aller déjà. Pourquoi nous supprimer les ludothèques? C'est aberrant", estime une riveraine au micro de BFM Paris Ile-de-France.

Ces équipements culturels sont des lieux de rassemblement. "Ça touche tout le monde de 7 à 77 ans", juge une Dyonisienne. "On s'attaque au coeur du lien social dans nos quartiers populaires".

Certains d’entre eux opposés à ces fermetures ont lancé une pétition qui recueillait ce mercredi plus de 1100 signatures.

L'opposition se mobilise, la mairie se défend

La mobilisation est soutenue par les membres de l'opposition. "C'est une irresponsabilité totale que de fermer trois équipements en direction d'enfants, des quartiers populaires, des personnes âgées (...) et donc la demande qui est faite par ceux qui sont réunis, c'est de dire qu'ils ne veulent pas entendre parler de la fermeture de ces équipements", martèle Bally Bagayoko, chef de file de la France Insoumise.

Pour se défendre la municipalité réfute toute idée de sacrifice de la culture. "C'est bien un maintien de la politique du jeu, c'est bien un maintien de toutes nos activités. On ne veut pas les supprimer, on veut parfois organiser différemment le lieu où se passe l'activité", plaide Katy Bontinck, première adjointe au maire de Saint-Denis, au micro de BFM Paris Ile-de-France.

"C'est vraiment une réflexion sur les locaux qui s'inscrit dans la sobriété qui est nécessaire pour les collectivités", confie cette dernière.

L'élue indique que les ludothécaires ne seront pas licenciés, ils seront dispatchés dans d'autres ludothèques.

Une prochaine réunion se tiendra le mercredi 2 novembre à 18h à la bourse du travail de Saint-Denis.

Alicia Foricher