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Paris Île-de-France

Saclay: une "marche funèbre" contre la ligne 18 du métro et la destruction de terres agricoles

Des dizaines de défenseurs de l'environnement ont mené des actions mardi 26 avril pour dénoncer l'artificialisation des sols à Saclay (Essonne).

Des dizaines de défenseurs de l'environnement ont mené des actions mardi 26 avril pour dénoncer l'artificialisation des sols à Saclay (Essonne). - Collectif contre la ligne 18 / Twitter

Plusieurs dizaines de personnes, issues de différents collectifs, ont dénoncé mardi par l'intermédiaire d'actions théâtrales la destruction de l'environnement engendrée par la construction des tunnels.

Allongés au sol, les corps se comptent par dizaines. Ils sont inertes au milieu des drapeaux et des pancartes. Le semblant de charnier est délimité par un ruban de plastique jaune et noir indiquant: "Scène de crime-Zone interdite". Plus loin, on procède à l'enterrement symbolique d'une mésange géante, "morte à coups de pelleteuse". Elle revêt une robe d'avocat "pour faire le procès de la destruction du vivant".

L'image d'ensemble est sombre, funèbre. Le Collectif contre la ligne 18 (CCL18) du métro -épaulé par Alternatiba et soutenu par le collectif Terres de luttes-, a imaginé cette action théâtrale pour donner écho à son combat contre l'"urbanisation à marche forcée du plateau de Saclay", dans l'Essonne.

"Écocide massif"

C'est ici, à proximité du chantier du tunnelier, qu'un rendez-vous avait été donné mardi matin aux activistes. La marche funèbre a débuté à 11 heures après une prise de parole introductive et s'est conclue par la mise en scène d'un "die-in".

Le plateau de Saclay regroupe "les dernières terres agricoles d'Île-de-France, parmi les plus fertiles d'Europe". Elles "sont menacées par des projets d'urbanisation, notamment la ligne de métro 18 à travers champ", souligne Terres de lutte sur Twitter.

Les activistes, dont certains portaient des gilets fluo, floqués "Sauvons les terres de Saclay", fustigent le chantier piloté par la Société du Grand Paris (SGP), qu'ils décrivent comme "un écocide massif", à l'origine de "la destruction de 400 ha de terres nourricières".

"Habitant·es et travailleu·r·ses du plateau de Saclay, mésanges, écureuils roux, crapauds, tritons, vers de terre et autres étoiles d’eau… les victimes de la bétonisation sont malheureusement trop nombreuses!", alerte Alternatiba.

La fin du chantier prévue en 2030

La ligne 18, dont le chantier a débuté en 2020, doit relier à l'horizon 2030 l'aéroport d'Orly à Versailles à travers dix gares de la grande couronne. Pour le CCL18, "le massacre se poursuit avec un métro inutile en plein champ à 4,5 Milliards d'€, un hôpital "high-tech", des mégacentres sportifs et aquatiques". Et ce alors que "des enquêtes publiques montre le rejet de la population".

Pétition à l'appui, le collectif appelle à l'abandon du tronçon qui doit faire la jonction entre Massy et Versailles. Selon ses membres, il serait plus judicieux de miser sur une "rénovation de transports existants adaptés aux vrais besoins", citant notamment les RER B, C et le réseau de bus.

Une journée d'action nationale

Le CCL18 plaide en outre pour "un moratoire sur les grands travaux" en cours sur le plateau de Saclay et milite pour l'organisation d'un "grand débat public sur son aménagement".

L'action organisée ce mardi s'inscrit dans le cadre d'une journée d'action nationale contre l'artificialisation des sols. D'autres manifestations étaient orchestrées dans différentes villes françaises. À Paris, notamment, où des membres de Terres de luttes ont emmuré le ministère de l'Écologie. Une manière de dénoncer "l'inaction" du gouvernement sur le plan écologique.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions