Présidentielle: en Ile-de-France, Valérie Pécresse a rassemblé trois fois moins de voix qu'aux régionales

Le parti Les Républicains signe une défaite historique lors du premier tour de l'élection présidentielle. Valérie Pécresse n'a pas su rassembler en France ni même en Ile-de-France, où elle occupe le poste de présidente de région.

Le résultat est synonyme d'échec pour Valérie Pécresse. La candidate Les Républicains n'est pas parvenue à convaincre dans les urnes et se classe à la cinquième place du premier tour de l'élection présidentielle (4,79%).

Une défaite cinglante pour la droite, qui jamais n'a obtenu un score aussi faible. Tout comme Anne Hidalgo, Valérie Pécresse n'a pas brillé dans sa région. Elle n'arrive qu'en cinquième position en Ile-de-France avec 6,19% des voix et 339.469 votes en tout.

Lors du second tour des élections régionales en 2021 où elle s'était imposée avec 45,92% de suffrages, ce sont pourtant 1.076.828 électeurs franciliens qui avaient voté pour elle, soit trois fois plus de voix que dimanche soir sur le même territoire.

Ces dernières semaines, les sondages créditaient Valérie Pécresse autour de 8/9% d'intentions de vote. Une prédiction qui s'est réalisée plus faible que prévue dans les urnes.

En tête dans aucun département francilien

Dans sa région, même dans des départements d'ordinaire à droite, Valérie Pécresse est devancée par ses adversaires. Dans les Hauts-de-Seine, elle est devancée par Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Eric Zemmour. En 2017, malgré ses affaires judiciaires, François Fillon était arrivé deuxième dans ce département.

Même chose, à "domicile" dans les Yvelines, où elle a été plusieurs fois élue en tant que députée, conseillère municipale ou régionale, les électeurs ont préféré Emmanuel Macron à plus de 33%. Valérie Pécresse n'arrive qu'en cinquième position, derrière Eric Zemmour, avec un peu plus de 8%.

Pas de surprise dans les villes historiquement "à droite"

Même déception à Vélizy-Villacoublay, où elle est conseillère municipale, elle dépasse à peine les 11% se classant en quatrième position, derrière le président-candidat à sa réélection, la France Insoumise et le Rassemblement National.

A Boulogne-Billancourt, où François Fillon était arrivé premier avec plus de 41% des voix, cette année Valérie Pécresse ne récolte qu'un peu plus de 10% des voix et termine au pied du podium.

A Versailles, François Fillon avait recueilli près de 43% des voix en 2017. Cette année, la présidente de la région Ile-de-France obtient tout de même 14,04% mais se fait dépasser par ses adversaires: Emmanuel Macron (33,05%), Eric Zemmour (18,48%) et Jean-Luc Mélenchon (14,07%).

Un retour à la vie politique locale plus compliqué?

Valérie Pécresse n'a pas su mobiliser les foules auprès de son projet.

Après cette "claque", quel retour pour Valérie Pécresse à la tête de la région? Comme Anne Hidalgo à la mairie de Paris, le mandat de la présidente de région pourrait être entaché par l'échec cuisant à la présidentielle.

Ses partisans appellent néanmoins à distinguer enjeu local et national. "Les gens différencient totalement le type d'élection (...). Les gens reconnaissent que Valérie Pécresse est une très bonne présidente de région", argue ce lundi sur BFM Paris, Alexandra Dublanche, vice-présidente de la région, les Franciliens.

Pour elle, Valérie Pécresse a été victime du "vote utile". "L'annonce du duel annoncé a contribué à créer un phénomène de vote utile. On voit bien le décalage de 2 ou 3 points ou vendredi et ce dimanche", estimait de la même façon dimanche Jean-Philippe Dugoin Clément, maire UDI de Mennecy et vice-président de la région Ile-de-France.

A l'échelle nationale, l'après-campagne s'annonce compliquée pour Valérie Pécresse et Les Républicains. Avec un score de moins de 5%, le parti ne peut pas se faire rembourser ses frais de campagne. Ce lundi, Valérie Pécresse a appellé les Français à une "aide d'urgence pour boucler le financement de sa campagne".

Alicia Foricher