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Pourquoi le niveau de la Seine reste élevé malgré la sécheresse

Malgré la sécheresse, le niveau de la Seine est maintenu grâce à des lacs-réservoirs.

Malgré la sécheresse, le niveau de la Seine est maintenu grâce à des lacs-réservoirs. - ALAIN JOCARD

En cette période de vigilance sécheresse à Paris et la petite couronne, les lacs-réservoirs en amont de la Seine jouent un rôle important.

Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne ont été placés mardi en vigilance sécheresse. Le débit de la Seine est passé sous le seuil de 81m3/s le 25 juillet dernier, déclenchant ce passage en vigilance sécheresse.

Pourtant depuis les bords de Seine, le niveau du fleuve ne semble pas particulièrement bas. Selon la Direction régionale et interdépartementale de l'environnement, de l'aménagement et des transports (DRIEAT) d'Île-de-France, "l'’effet de la sécheresse n’est pas vraiment perceptible sur le niveau des grands cours d’eau comme la Seine", même si son débit est bas.

"85% de pluie en moins"

Ce phénomène s'expliquerait notamment par le soutien de quatre grands lacs-réservoirs -lac d'Orient, lac du Temple, lac du Der, lac de Pannecière- situés en amont qui permettent "de soutenir le débit de ces cours d'eau en période d'étiage", c'est-à-dire en période de faible débit, souvent en fin d'été.

"Nous avons la chance d’avoir des lacs-réservoirs qui ont été construits entre les années 1940 et 1990, dont la vocation est de stocker de l’eau l’hiver et le printemps pour la restituer l’été et l’automne", explique à BFMTV.com, Baptiste Blanchard, directeur général des services de Seine Grands Lacs.

En cette phase actuelle de vigilance sécheresse, les lacs-réservoirs jouent un rôle important. Malgré les "85% de pluie en moins, par rapport à la normale", Baptiste Blanchard rappelle que ce sont ces lacs-réservoirs, comptabilisant un volume de capacité de rétention d’eau de 800 millions de m3, qui maintiennent le niveau de la Seine à un seuil important. Notamment grâce à des restitutions d'eau, c'est-à-dire des écoulement d'eau depuis ces lacs, qui ont commencé plus tôt dans l'année.

"Cette année, on a quand même réussi à avoir des lacs qui étaient pleins à plus de 90%, par rapport à leurs capacités, au début de la saison sèche, indique-t-il. Alors que, pour donner un point de référence, lors de la grande sécheresse de 2003, on était à 75% de remplissage lors de la saison estivale. Aujourd’hui, les réserves sont à 75% de leur capacité et nous avons de quoi assurer un soutien normal de la Seine et de la Marne avec actuellement, un débit de la Seine, dont la moitié est soutenue par nos lacs, et puis d’ici quelques jours deux tiers du débit de la Seine sera issu de nos réservoirs.”

Ces lacs-réservoirs ont d’autres fonctions, surtout l’hiver, où ils peuvent limiter les inondations sur Paris en retenant l’eau.

"Limiter sa consommation d'eau"

Si la situation semble être sous contrôle, le directeur général des services de Seine Grands Lacs insiste sur la situation pluviométrique "exceptionnelle" et les bons comportements à adopter.

"Traditionnellement, Paris et la petite couronne sont rarement concernés par des vigilances ou des restrictions grâce à ce réservoir, ajoute-t-il. Pour autant, on est quand même globalement dans une situation, à l’échelle nationale, assez exceptionnelle, avec une nécessité que chacun fasse des efforts pour limiter sa consommation en eau. On a besoin, parce que même si on pense que nos ressources sont suffisantes, si la sécheresse se prolongeait longtemps, il vaut mieux éviter de consommer l’eau tout de suite. C’est une mesure qui est de bon sens"

Remplis en hiver, les lacs-réservoirs sont conçus pour fonctionner jusqu'au 1er novembre. Toutefois, si la sécheresse durait au-delà, des "tranches de réserve" continueraient d'apporter de l'eau.

Solenne Bertrand