Pontoise: la statue du général Leclerc vandalisée, la mairie dépose plainte

Haute de trois mètres, elle trône et surplombe la rue Thiers, à Pontoise, depuis 1869. La statue du général Leclerc (1772-1802), natif de la ville du Val-d'Oise, proche et beau-frère de Napoléon Bonaparte, a été vandalisée dans la nuit de dimanche à lundi. Recouverte de peinture rouge, son épée lui a également été arrachée.
Une statue polémique
"La statue a été profondément détériorée puisqu'une main a été arrachée. Le sabre a été arraché. La statue a été cassée", a expliqué Stéphanie Von Euw, maire (LR) de Pontoise, au micro de BFM Paris Île-de-France.
C'est absolument révoltant. Aucune opinion ne peut justifier le vandalisme d'une statue quelle qu'elle soit et du patrimoine pontoisien", s'est-elle indignée.
La municipalité indique par ailleurs avoir déposé plainte. Une enquête a été ouverte pour retrouver la trace des auteurs. La ville étudie, quant à elle, les devis pour apporter les réparations nécessaires à la sculpture.
La présence de la statue fait polémique depuis plusieurs années, en raison du passé sanglant, colonialiste et raciste de celui qu'elle représente.
Artisan du rétablissement de l'esclavage
À la tête de l'expédition militaire de Saint-Domingue (ancien nom d'Haïti, ndlr) en 1801, le général Leclerc y a permis le rétablissement de l'esclavage et s'est livré à des massacres.
"Voici mon opinion sur ce pays. Il faut détruire tous les nègres des montagnes, hommes et femmes, ne garder que les enfants au-dessous de 12 ans, détruire moitié de ceux de la plaine et ne pas laisser sans la colonie un seul homme de couleur qui ait porté l'épaulette. Sans cela la colonie ne sera jamais tranquille", écrivait-il en 1802 à propos de l'île dans une missive adressée à Napoléon.
Depuis 2008, l'association "Pontoise à gauche vraiment" milite pour le rétablissement de la vérité historique concernant le général. Elle se défend de tout acte de vandalisme. "On a fait appel à la justice et nous étions en train de gagner. Maintenant, des gens on fait ça, on ne sait pas qui c'est. On aimerait bien le savoir. Si ce sont des militant antiracistes, qu'ils le disent", somme Lionel Zucker, militant de l'association.
Au mois de janvier dernier, ses membres avaient en partie obtenu gain de cause ; la mairie s'était résolue à retirer le panneau explicatif qui accompagnait la statue, qui occultait, voire enjolivait, le sombre passé du militaire.