BFMTV
Paris Île-de-France

Périphérique à 50 km/h, maintien des voies olympiques: Valérie Pécresse craint une "thrombose de l'Île-de-France"

Une voie olympique sur le périphérique parisien (image d'illustration).

Une voie olympique sur le périphérique parisien (image d'illustration). - Dimitar DILKOFF © 2019 AFP

La présidente de la région Île-de-France dénonce une décision "unilatérale" de la mairie de Paris sur le fait de conserver les voies olympiques après la compétition pour en faire des voies réservées, notamment sur le périphérique.

Une série de décisions qui sont loin de faire l'unanimité. Alors qu'Anne Hidalgo avait récemment annoncé, dans un entretien à nos confrères de Ouest-France, son intention d'abaisser la vitesse du périphérique parisien à 50 km/h "courant octobre", des élus de la région ont déjà fait entendre leur désaccord avec cette mesure.

La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, pointe auprès du Parisien une décision sans grand intérêt, puisque "la réalité, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de moments dans la journée où on roule à plus de 50 km/h, compte tenu des embouteillages".

"Un déni de démocratie"

Au-delà de l'abaissement de la vitesse sur cet axe francilien majeur, la présidente de région s'oppose surtout à la volonté qu'avait annoncée la maire de Paris de vouloir conserver les voies olympiques mises en place pour les JO après la compétition, afin d'en faire des voies réservées au covoiturage, aux transports en commun et aux véhicules de secours.

"C’est un déni de démocratie qui est en train de se produire", dénonce Valérie Pécresse, qui rappelle que "90% des personnes consultées" avaient rendu un avis défavorable à ce projet, et qu'une "consultation sans vote" de la mairie avait également obtenu "80%" de réponses défavorables.

La présidente de région dénonce une décision "unilatérale et sans étude d'impact" de la mairie de Paris, et craint que la création de ces voies réservées n'engendre une "thrombose de l'Île-de-France", avec un report de la circulation sur d'autres axes.

Auquel cas la mesure avancée par la mairie de Paris pour réduire la pollution atmosphérique, n'aurait même pas l'effet escompté, estime Valérie Pécresse: "Avec cette mesure, on ne va pas diminuer la pollution, mais la déplacer."

La présidente de région en profite pour pointer du doigt des projets inachevés de la mairie de Paris qui pourraient justement participer à cette réduction de la pollution, comme les enrobés du périphérique qui "n'ont pas été refaits depuis des années", ou encore les projets de couverture du boulevard, auxquels "la ville n'a jamais donné suite".

Valérie Pécresse affirme que si l'État soutient la mairie de Paris dans son projet concernant les voies olympiques, elle demandera à ce que "la réversibilité soit inscrite dans le projet", estimant qu'on "doit pouvoir revenir" sur la décision de la municipalité. Elle n'exclut pas non plus d'entamer des poursuites judiciaires en cas de "conséquences calamiteuses", expliquant qu'elle n'hésitera pas à attaquer la ville pour "défaut d'étude d'impact".

Laurène Rocheteau