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Paris Île-de-France

Pécresse et Muselier demandent la "révocation" du maire de Trappes

La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pecresse, le 2 décembre 2020 à Paris

La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pecresse, le 2 décembre 2020 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP

La présidente de la région Île-de-France et le président de Provence-Alpes-Côte d'Azur ont demandé ce vendredi la "révocation" du maire de Trappes.

Valérie Pécresse et Renaud Muselier ont demandé ce vendredi la "révocation" du maire Génération.s de Trappes (Yvelines) Ali Rabeh qui aurait selon eux distribué un tract dans un lycée "attaquant frontalement" un professeur s'estimant menacé après avoir défendu l'enseignant assassiné Samuel Paty.

"Cette intrusion dans un lycée, pour attaquer un peu plus encore un professeur déjà pris pour cible et sous protection policière, est inacceptable", s'indignent dans un communiqué les présidents des régions Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d'Azur, respectivement ex-LR et LR.

Les deux élus de droite "demandent au ministre de l'Intérieur la suspension immédiate du maire et des adjoints de Trappes, et le déclenchement de la procédure pour leur révocation".

Le maire a fait appel

Le tribunal administratif de Versailles a annulé mardi l'élection municipale de 2020 à Trappes, qui avait vu la victoire au premier tour d'Ali Rabeh, à la suite d'un recours d'une liste d'opposition, Engagement Trappes Citoyens, et de l'élu Othman Nasrou, par ailleurs premier vice-président de la région Ile-de-France. Le maire a fait appel devant la Conseil d'Etat.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a proposé jeudi une "protection rapprochée" au professeur de philosophie de Trappes en question, Didier Lemaire, qui l'a acceptée, en expliquant qu'il allait "quitter l'enseignement, mais pas forcément l'Education nationale".

Une enquête a été ouverte le mois dernier pour "menaces sur personne chargée de mission de service public" après que "des inquiétudes vis-à-vis du professeur [Didier Lemaire] à l'encontre duquel des menaces auraient été proférées" ont été signalées au parquet de Versailles.

"une emprise communautaire" dans la ville

Depuis une semaine, l'enseignant explique dans les médias faire l'objet "d'attaques" qui, selon lui, sont une manière de le désigner "comme une cible" depuis la publication dans L'Obs de sa lettre ouverte du 1er novembre, dans laquelle il dénonce "l'absence de stratégie de l'Etat pour vaincre l'islamisme" et la "progression d'une emprise communautaire" dans la ville.

Dans un communiqué, le préfet des Yvelines, Jean-Jacques Brot, avait jugé "contreproductif de sembler stigmatiser les 32.000 habitants de cette ville qui, pour la très grande majorité d'entre eux, sont attachés aux valeurs républicaines".

Ali Rabeh avait évoqué auprès de l'AFP des "mensonges" et des "contre-vérités", assurant notamment que Didier Lemaire n'avait "jamais fait l'objet d'une menace sérieuse".

A.F avec AFP