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"Les gens du 13e ont été merveilleux": après avoir diffusé des avis de recherche, une Parisienne retrouve son pigeon apprivoisé

Poulpée, pigeonne imprégnée et recueillie à Paris.

Poulpée, pigeonne imprégnée et recueillie à Paris. - Témoins BFMTV.com

Une Parisienne qui avait recueilli une pigeonne, baptisée Poulpée, a déployé d'importants moyens pour tenter de retrouver le volatile, en placardant des dizaines d'avis de recherche et en multipliant les appels sur les réseaux sociaux. Après 18 jours d'errance, la pigeonne a été retrouvée et a regagné son nid parisien.

Une grosse frayeur qui a duré 18 jours. Le samedi 20 juillet, la pigeonne de Sarah, Poulpée, quitte le nid. "Elle était à la fenêtre, et mon pigeon mâle l'a dragué et est arrivé par derrière", raconte Sarah à BFMTV.com. "Elle ne l'a pas vu et est partie à tir-d'aile en descendant l'avenue."

Problème Poulpée ne revient pas et cet oiseau, habitué à vivre avec des humains, n'est plus conditionné pour vivre en ville comme ses congénères présents en nombre dans la capitale

"Je l'ai trouvé il y a un an et demi, malade sur mon palier. En deux jours, le vétérinaire m'a dit qu'elle était totalement imprégnée", se souvient Sarah. Cela signifie que le pigeon n'est plus méfiant envers l'homme et s'identifie même aux humains, qui sont désormais sa famille. Sarah, soucieuse du bien-être animal, l'a donc gardé après l'avoir aidé.

"Elle n'a pas l'habitude de l'extérieur, elle n'a pas de repères. La communauté colombophile m'a avertie que ça allait être difficile qu'elle revienne d'elle-même."

"Vu qu'elle est très dépendante, j'avais peur qu'elle embête des gens en train de manger en terrasse, et de la réaction de ces gens-là", confie la Parisienne.

Sarah a alors placardé de très nombreuses affiches dans le sud de Paris avec des photos et en gros titre "Pigeon apprivoisé perdu". "J'en ai mis de Charenton-Pont jusqu'à Montsouris", précise-t-elle. "Ça a été long." Elle publie également des annonces sur les réseaux sociaux et même sur le site Pet Alert.

"Elle était vraiment épuisée"

Des lourds efforts qui ont finalement payé. C'est une voisine qui alerte Sarah mardi 6 août, après avoir repéré un pigeon qui n'avait pas un comportement normal. "Elle a vu qu'elle n'avait pas des relations normales avec les autres. Elle était mal en point, du coup elle l'a nourri. Elle l'avait vu mes affichettes et elle m'a appelé."

Arrivée chez sa voisine, Sarah voit finalement qu'il s'agit bel et bien de Poulpée. "Elle était hagard et cherchait de la nourriture. Après avoir mangé elle est repartie par la fenêtre et est revenue quelques minutes après."

Sarah arrive à redonner confiance à la pigeonne, qui finira par s'endormir dans ses bras. "Elle était vraiment épuisée." Un passage par le vétérinaire finit de la rassurer: Poulpée va bien. "Cette nuit, elle a bien dormi, elle va mieux."

"Sans cette femme, vu l'état dans lequel était Poulpée, je ne sais pas si je l'aurais retrouvé en vie", estime aujourd'hui sa propriétaire.

Bien que la pigeonne soit intelligente et a sûrement réussi à s'isoler pour se protéger, c'était un vrai défi pour la retrouver. Sarah salue aussi une "énorme solidarité dans le 13e arrondissement", où beaucoup de gens ont été bienveillants et ont essayé de l'aider lors de la fuite de Poulpée. "Les gens du 13e ont été merveilleux!" écrit-elle sur Facebook.

"Beaucoup de pigeons en difficulté" à Paris

Si beaucoup de Parisiens ont été surpris en découvrant ses affichettes, plutôt habitués à voir des avis de recherche pour des chats perdus, cette propriétaire de pigeons n'est pas un cas unique dans la capitale.

"À Paris, si on aime les animaux, on voit beaucoup de pigeons en difficulté, donc on les aide."

De plus, si l'animal ne peut être relâché, il est généralement euthanasié. Les colombophiles ont droit de garder des pigeons chez eux, en liberté et en vol libre, car ils ont un statut domestique, contrairement aux animaux sauvages qu'il est illégal de garder.

Sarah explique de son côté avoir deux pigeons imprégnés, et deux pigeons domestiques. "Quatre pigeons, c'est comme quatre chiens, c'est simplement beaucoup de travail." Elle espère d'ailleurs trouver une nouvelle famille pour de deux ses animaux.

Et dans la capitale, les pigeons ne sont pas très bien pris en charge. "Il existait la SPOV (Société protectrice des oiseaux des villes) mais leur local a brûlé donc ils ne prennent plus en charge les animaux", liste Sarah à BFMTV.com. "Sinon, beaucoup de gens font l'aller-retour à Vichy pour déposer leur pigeon à l'association Un Nid pour les oiseaux." D'autres vont jusqu'à entrer en contact avec une association espagnole.

"Mais on s'aide surtout sur le web", assure Sarah. Une réelle solidarité se crée dans la communauté, grâce aux réseaux sociaux.

"J'espère que cette histoire va sensibiliser, car beaucoup de gens n'aiment pas les pigeons, mais ce sont des oiseaux, des animaux comme les autres", conclut Sarah, qui profite désormais d'avoir retrouvée sa vaillante pigeonne.

Juliette Moreau Alvarez