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Paris: une messe féministe visée par une "vague de haine sur les réseaux sociaux"

L'église Saint-Eugène-Sainte-Cécile dans le 9e arrondissement de Paris. (Photo d'illustration)

L'église Saint-Eugène-Sainte-Cécile dans le 9e arrondissement de Paris. (Photo d'illustration) - BFMTV

Cette messe, qui a eu lieu dans le 6e arrondissement de Paris, a été désapprouvée par le diocèse de Paris.

Une messe "féministe", organisée dimanche dernier à Paris par un groupe paroissial favorable à une meilleure inclusion des femmes dans l'Eglise catholique, a suscité la polémique, le diocèse de la capitale désapprouvant cette initiative.

Le groupe "Féminisme en Eglise", accueilli depuis sa naissance en 2020 dans la paroisse Saint-Pierre de Montrouge (Paris 14e) a expliqué ce jeudi, dans un communiqué, avoir voulu "donner plus de visibilité aux femmes dans la liturgie".

L'ensemble des lectures fait par des femmes

Lors de cette messe - qui a eu lieu "dans une chapelle privée" du 6e arrondissement, devant une quarantaine de personnes, selon deux membres du collectif interrogés par l'AFP -, "l'ensemble des lectures a été fait par des femmes", "un commentaire de l'Evangile a été dit par une théologienne" et "l'eucharistie a été célébrée par un prêtre", extérieur à la paroisse, ce qui est "conforme au droit canon".

"Messe inclusive, où les femmes peuvent enfin célébrer Dieu.e autour de l'autel et au service de la Parole", pouvait-on lire sur l'affiche appelant les membres de son réseau à y participer.

Une messe très contestée

Cet événement a suscité "une vague de haine sur les réseaux sociaux, organisée par des groupes proches de la mouvance traditionaliste", relate "Féminisme en Eglise", montrant selon le groupe que "malheureusement, la réflexion autour de la place des femmes dans l'Église se heurte encore à de profondes résistances".

Le curé de la paroisse Saint-Pierre de Montrouge, Denis Branchu, a, depuis, mis fin à ses relations avec le groupe, faisant valoir qu'il n'avait pas été informé et regrettant que le logo de la paroisse ait été utilisé sur l'affiche. "Je suis pour aider chacun à trouver sa place. Mais je ne pense pas que ce soit par la provocation ou la transgression qu'on fasse avancer les choses", a-t-il déclaré à l'AFP.

Selon lui, "l'Evangile doit être lu par un prêtre ou un diacre, pas pour des raisons machistes mais pour des raisons théologiques": "seul quelqu'un qui a été consacré proclame l'Evangile".

Dans un communiqué, le diocèse de Paris a regretté une messe organisée "sans information préalable et sans le concours (ni) du diocèse" ni de la paroisse. Une "initiative qui dessert l'unité et la communion".

Le collectif rétorque avoir été transparent dans sa démarche. Selon un de ses membres, "cela révèle que l'institution est plus prompte à céder aux pressions des traditionalistes qu'à écouter des voix différentes".

S.B.-E. avec AFP