Paris: que vont devenir les trottinettes en libre-service après leur interdiction?

En avril dernier, les Parisiens ont voté pour l'interdiction des trottinettes en libre-service à près de 90% des voix. Lime a annoncé que 5000 véhicules de son parc allaient être retirés "progressivement". Dott a commencé à retirer ses trottinettes mi-juillet.

Les trottinettes en libre-service vivent leur dernier mois dans la capitale. En avril dernier, les Parisiens ont voté pour leur interdiction à près de 90% des voix. Après les avoir accueillis en 2018, Paris va devenir la première capitale européenne à complètement interdire ces deux-roues en libre-service, à la fin des contrats liant la ville aux trois opérateurs privés Dott, Lime et Tier Mobility.

Un mois avant leur retrait des rues, Lime annonce que les 5000 véhicules de son parc vont être retirés "progressivement" et acheminés dans son entrepôt d'Île-de-France.

Tier Mobility va garder un tiers de sa flotte pour l'Ile-de-France

Son concurrent Dott a commencé à retirer ses trottinettes mi-juillet, à un rythme de 500 par semaine, a précisé une porte-parole à l'AFP. Après avoir été nettoyées et réparées si besoin, elles seront envoyées à Bordeaux, en Belgique ou à Tel Aviv (Israël).

Sur la cinquantaine de salariés qu'employait Dott pour ses trottinettes, une dizaine devrait être transférée sur son activité de location de vélos. Un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) est en cours de validation.

Le troisième exploitant, Tier, va garder un tiers de sa flotte pour 80 autres communes qu'il dessert en Ile-de-France, autour de Marne-la-Vallée ou Saint-Germain-en-Laye, par exemple.

Le reste de la flotte va être envoyée en Allemagne, à Berlin ou en Pologne, à Varsovie. La société essaie de trouver des solutions pour ses salariés en Ile-de-France, a indiqué une porte-parole de Tier à l'AFP.

Elles dépendront notamment du report des clients de Dott vers ses vélos en libre-service, a-t-elle précisé.

La "flotte" de Lime redéployée dans plusieurs villes européennes

La "flotte" de Lime sera redéployée à Lille, mais également en Allemagne et dans plusieurs villes européennes, comme Copenhague et Londres.

"La décision de la ville de Paris concernant le retrait des trottinettes en libre-service fait figure d’exception sur le territoire européen", déclare Bastien Cransac, Managing Director Europe de l’Ouest chez Lime, dans un communiqué.

Ce dernier confie être fier "de la confiance accordée et renouvelée de la part de plusieurs villes cosmopolites et internationales de premier plan, qui ont choisi un parti-pris inverse avec l’inclusion des trottinettes dans leurs dispositifs de micromobilité et de décarbonation des transports".

Pour dire au revoir à ses usagers, Lime a déposé dès ce mardi des petites cartes postales "souvenir de Paris" sur chaque trottinette.

"On voulait rappeler le nombre de kilomètres parcouru, les trottinettes à Paris ont parcouru plus de 87 millions de kilomètres et éviter plus de 28.000 tonnes de CO2. L'idée est de promouvoir la mobilité douce et qu'en resserrant les trottinettes, on espère que les gens vont garder les bonnes habitudes et potentiellement se reporter sur nos vélos", confie à BFM Paris Île-de-France, Hannah Landau, la directrice de la communication chez Lime.

10.000 vélos électriques

Désormais l'entreprise Lime mise tout sur les vélos dans la capitale. L'entreprise souhaite "maintenir une forte présence dans la ville via la mise à disposition de 10.000 vélos électriques".

"À Paris, nous continuerons de mettre tout en œuvre pour garantir aux utilisateurs leur liberté de déplacement via une flotte vélo à la maintenance exemplaire et un service de qualité", précise Hadi Karam, directeur général de Lime en France.

Selon Hadi Karam, Lime a enregistré une hausse de 73% de ses trajets à vélo dans la capitale l’an dernier, et le nombre d’utilisateurs a bondi de plus 80% par rapport à 2021.

Solenne Bertrand