Paris: plus de 400 sans-abri évacués des quais de Seine, Utopia 56 dénonce "une chasse à l'homme pré-JO"

Les sans-abri ne peuvent plus établir de campement sous les ponts parisiens. Ce mercredi 6 mars, la préfecture de police de Paris a pris un arrêté pour évacuer "les occupants des campements installés irrégulièrement sur les quais de Seine à Paris". Les autorités ne définissent pas de zones précises, par définition c'est donc l'ensemble des quais de Seine qui sont concernés.
La préfecture de police justifie l'arrêté par la crue de la Seine et le bulletin Vigicrues de la veille. Le niveau de la Seine n'a cessé de monter depuis plusieurs jours et a atteint les 4 mètres dans la nuit de mardi 5 à mercredi 6 mars. Elle a désormais entamée sa lente et progressive décrue.
La préfecture de police précise qu'environ 420 personnes sont concernées par cet arrêté, soit le nombre de personnes recensées par les urgences sociales de la ville de Paris.
Les tentes de personnes sans-abri installées autour du pont de Sully avaient déjà été évacuées dans la nuit de lundi 4 à mardi 5 mars en raison de la crue de la Seine.
La mairie de Paris regrette cet arrêté
Une décision qui n'a pas manqué de faire réagir les associations et la mairie de Paris. Utopia 56 dénonce l'arrêté et estime que "la chasse à l'homme pré-Jo a commencé". L'association indique ce mercredi 6 mars sur X que "dans les faits, la préfecture de police a attendu la décrue pour expulser ces jeunes. Par conséquent, selon l'article 223-6 du Code pénal, le préfet de police risque 5 ans de prison et 75.000€ d'amende".
Ce mercredi soir, l'association se trouve devant l'hôtel de ville de Paris avec une partie des sans-abris. "Ces jeunes sont épuisés, une solution doit être trouvée immédiatement", déclare Utopia 56.
Aucune mise à l'abri n'est prévue, a dénoncé le collectif le Revers de la médaille, qui regroupe quelque 80 associations et ONG françaises, ainsi que des organisations canadiennes de défense des droits sociaux, rapporte aussi l'AFP.
De son côté, Léa Filoche, adjointe à la mairie en charge des solidarités et de l'hébergement d'urgence a également réagi pour dénoncer cette décision. "Il n'est plus nécessaire d'avoir recours à un arrêté et de l'appliquer en usant de la force (...), étant donné que les installations ne sont et ne seront pas en danger. Une telle opération (...) doit nécessiter une prise en charge et non seulement un déplacement", explique-t-elle à BFM Paris Ile-de-France.