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Crue de la Seine à Paris: les tentes de personnes sans abri installées autour du pont de Sully évacuées

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Les forces de l'ordre ont délogé les sinistrés menacés par la montée des eaux dans la nuit du lundi 4 à mardi 5 mars. L'accès a certaines berges a également été fermé.

Certains s'y étaient établis il y a environ deux semaines, après leur expulsion de la Porte de la Villette, quand d'autres étaient là depuis presque trois mois. En raison de la crue de la Seine, à Paris, les sans domicile fixe installés dans les tentes postées le long des berges autour du pont de Sully ont été évacués dans la nuit du lundi 4 au mardi 5 mars.

Vers 23 heures, l'eau approchait dangereusement le niveau du quai et mettait en péril la vie de ces sinistrés. Trois heures plus tard, alors que leurs tentes et effets personnels commençaient à être inondés, ils ont été délogés par les forces de l'ordre.

"Les policiers sont venus nous dire qu'on devait se détacher d'ici parce que l'eau monte. On a résisté. Ils ont dit que les associations allaient venir pour nous aider", témoigne anonymement l'un d'eux au micro de BFM Paris Île-de-France. "J'avais peur toute la nuit. Je ne savais pas où aller", souffle un second.

"Beaucoup de personnes ont perdu des choses"

Leurs habitations de fortune ont été dressées sur une voie de bus du pont de Sully, encadrées par des barrières de sécurité placées en urgence.

"Beaucoup de personnes ont perdu des choses parce qu'on ne pouvait pas tout prendre. On ne pouvait pas s'organiser", s'émeut le premier sinistré.

Ce mardi 5 mars au matin, "les policiers sont venus prendre nos renseignements" en vue d'une nouvelle évacuation. Les sans-abri ignoraient encore où ils dormiraient le soir. "On ne sait pas où ils vont nous emmener", s'interroge l'homme, craignant d'être transféré dans une autre ville, ce qui compliquerait ses démarches administratives en cours.

La mairie demande une mise à l'abri

Adjointe à la mairie en charge des solidarités et de l'hébergement d'urgence, Léa Filoche estime à plus de 400 le nombre de personnes sans domicile installées sur les berges de la capitale.

L'élue demande "une mise à l'abri rapide d'urgence pour les personnes qui vivent sur les quais". "Il est vraiment temps que l'État prenne ses responsabilités", plaide-t-elle.

D'autant que la montée des eaux "est habituelle" en hiver, et donc anticipable.

Le niveau de la Seine va continuer à grimper

Quoi qu'il en soit, les sinistrés du pont de Sully ne pourront pas redéployer leurs tentes sur les berges de Seine dans l'immédiat.

Et pour cause, plusieurs tronçons en bord de Seine ont été fermés. C'est le cas du secteur entre le Pont Royal et le Pont de l'Alma, de la portion entre les Tuileries et la voie Mazas et entre le Pont du Garigliano et le Pont de Bir Hakeim.

Selon les prévisions de Vigicrues, la Seine n'a pas encore terminé sa crue, entamée samedi 2 mars. Elle devrait atteindre son pic à la station d'Austerlitz entre minuit et 1 heure, mercredi 6 mars, avec une hauteur comprise entre 3,91m et 4,20m. Bien loin des 5,88m de janvier 2018 et des 6,10m de juin 2016, donc. Sans parler des 8,62m de la crue centennale de janvier 1910.

Reste que la vigilance sera de mise même une fois la décrue amorcée. Marc Hay, journaliste météo et climat à BFMTV, rappelle que l'"on est au début du printemps". Dès lors, "on pourrait avoir encore un défilé de perturbations dans les jours ou les semaines à venir". L'hypothèse d'une nouvelle crue prochainement n'est donc pas à écarter.

Agathe Albouy avec Florian Bouhot