Paris: plus d'une centaine de policiers municipaux "en colère" manifestent

Un badge de la police municipale. - DENIS CHARLET / AFP
"Police municipale, notre retraite va très mal" ou encore "police discount"... Plus d'une centaine de policiers municipaux se sont rassemblés à Paris ce mardi 5 mars pour réclamer une meilleure reconnaissance de leur travail, ainsi qu'une hausse des rémunérations et des retraites.
À l'appel de plusieurs syndicats (CGT, CFTC, CFDT...), plusieurs dizaines de "municipaux en colère" se sont réunis au pied de la tour Montparnasse dans le calme, scandant leurs revendications sur les airs de "Bella Ciao" ou de la chanson de Joe Dassin "Dans les yeux d'Emilie".
"Depuis 25 ans, depuis la loi Chevènement, le volet social des policiers (municipaux) n'a pas évolué (...) On laisse partir des agents après 30, 40 ans sur la voie publique, avec 1.100, 1.200 euros, 1.300 euros, il n'y a aucune reconnaissance", explique à l'AFP Jacky Mahé, secrétaire de section adjoint du syndicat des policiers municipaux Unsa-DPSP.
Une prime "police"
Les agents souhaitent que soit rendue obligatoire la prime "police" (indemnité spéciale mensuelle de fonctions de police) qui peut représenter jusqu'à plusieurs centaines d'euros par mois.
Ils veulent également qu'elle soit portée à 25% du traitement de base et l'intégrer au calcul de la retraite, comme c'est le cas pour les pompiers professionnels avec la "prime de feu".
Ils demandent aussi leur passage en catégorie supérieure ainsi qu'une année de bonification pour la retraite tous les cinq ans.
Un mouvement entamé en octobre 2023
A partir de 13h00, le cortège a pris la direction du Quai d'Orsay pour manifester en face de l'Association des maires de France, qui selon Jacky Mahé "se tirent une balle de pied par le fait de ne pas aider ou pas suffisamment" les policiers municipaux, "troisième force de sécurité en France".
"Le métier est de plus en plus dangereux, la police municipale d'antan, c'est dépassé (...) Laisser des policiers municipaux aller sur le terrain jusqu'à 64 ans, ce n'est pas leur rendre service", conclut-il.
Cette mobilisation s'inscrit dans un mouvement entamé le 31 octobre 2023, avec une grève des procès-verbaux qui s'était poursuivie lors des réveillons de Noël et de la Saint-Sylvestre, ainsi que le 1er janvier.
Les policiers municipaux comptent par ailleurs sur l'arrivée des Jeux olympiques, lors desquels ils seront en première ligne pour remplacer les forces de l'ordre mobilisées dans les villes hôtes des épreuves, pour faire pression sur le gouvernement.