Paris: les coupes d'arbres dans le bois de Vincennes critiquées par des élus du Val-de-Marne

Les arbres de la discorde. Différentes parcelles du bois de Vincennes, dans le 12e arrondissement de Paris à la limite du Val-de-Marne, sont déboisées à l'initiative de la mairie de Paris pour des raisons écologiques. Mais cette initiative ne convainc pas les élus ni les militants écologistes. Ils dénoncent le manque de dialogue et de concertation avec l'exécutif parisien.
De "l'amateurisme"
La municipalité justifie ces coupes rases pour revitaliser le bois et y introduire de nouvelles espèces, plus résistantes à la chaleur pour faire face au changement climatique. Mais pour Déborah Münzer, élue de droite à Nogent-sur-Marne, dans le Val-de-Marne, c'est l'incompréhension.
"Je ne sais pas si c'est de l'amateurisme mais en tout cas, ce sont des choix délibérés qui ne sont pas les bons d'un point de vue citoyen, politique et écologique", assure-t-elle à BFM Paris Île-de-France.
Une pétition avait déjà été lancée en mars dernier sur le site de Nogent-sur-Marne, signée également par les maires des autres communes limitrophes du bois (Saint-Mandé, Vincennes, Joinville, Saint-Maurice, Charenton-le-Pont) pour exiger plus de transparence de la part de la mairie de Paris.
Un projet à long terme
Le choix de la mairie est aussi critiqué par des professionnels. Selon Louis Vallin, expert botaniste au sein du Groupe national de surveillance des arbres, couper des parcelles saines pour replanter de nouvelles espèces, c'est prendre le risque de laisser les jeunes pousses sans protection et de ne jamais les voir grandir.
"Il n'y a plus de canopée, il n'y a plus rien. On est direct sur le sol et comment les jeunes arbres vont-ils reprendre? On ne peut pas parier sur des reprises très importantes", regrette-t-il.
"C'est supprimer de la biomasse très intéressante, chaque arbre absorbe des kilos de CO2 par an et donc on a besoin de ces arbres", ajoute l'expert. Lutter contre le réchauffement climatique grâce à ces arbres, la mairie assure pourtant l'avoir bien compris.
Elle défend un projet sur le long terme avec une vision sur les 100 prochaines années. "On peut parler de remplacement de certaines essences par d'autres pour garantir une diversité qui, sur le long terme, va permettre à la forêt d'avoir un meilleur équilibre écologique et une meilleure pérennité face aux évènements climatiques", justifie Éric Lamelot, directeur des espaces verts à la mairie de Paris à BFM Paris-Ile-de-France.
38.500 nouveaux arbres ont déjà été plantés sur les 170.000 promis par Anne Hidalgo lors de sa réélection.