Paris: le projet de "ramblas" suspendu par la justice, la ville se pourvoit devant le Conseil d'État

Le tribunal administratif de Paris a suspendu l'enlèvement des grilles du square situé face à la salle de spectacle du Bataclan faute d'une étude d'impact environnementale, une décision que la mairie entend contester, a appris l'AFP ce mardi 28 mai. La ville de Paris a annoncé se pourvoir devant le Conseil d'État, ont appris BFM Paris Île-de-France et l'AFP.
La municipalité d'Anne Hidalgo (PS) veut réaménager le terre-plein des boulevards Jules-Ferry et Richard-Lenoir, un axe de près de deux kilomètres où le canal Saint-Martin a été recouvert au 19e siècle, afin de créer une promenade végétale continue depuis la place de la Bastille.
Mais le démontage des grilles du premier des quatre petits squares concernés par les travaux, le square May Picqueray situé face au Bataclan et dans lequel a été érigée la stèle d'hommage aux victimes de l'attentat du 13 novembre 2015, suscite l'opposition de riverains et de France nature environnement (FNE), qui refusent leur ouverture complète.
Ils regrettent la réduction d'espaces de jeux pour enfants et craignent que l'absence de grilles ne favorise la consommation excessive d'alcool à toute heure, engendrant des nuisances pour la faune et la flore. Malgré les deux recours déposés par FNE Paris, les grilles du premier square ont été démontées le 16 mai.
Un projet "de plus de 10 hectares"
La juge des référés a estimé que leur démontage, tout comme le feu vert aux travaux d'élargissement des trottoirs des quais de Jemmapes et de Valmy pour accueillir une vélorue, s'inscrivaient "dans un projet plus global et unique de création d'une grande promenade de l'Est parisien dénommée 'Promenade Bastille-Stalingrad'".
Un projet "de plus de 10 hectares" qui, "compte tenu de sa nature et de sa dimension", est constitutif "d'une opération d'aménagement" et aurait dû "faire l'objet d'une évaluation environnementale", a rappelé la juge.
"C'est une grande victoire parce que c'est la reconnaissance du fait que la ville se moque un peu des questions environnementales", a réagi Yves Contassot, coprésident de FNE, qui souhaite désormais "reprendre les discussions pour aménager ces lieux".