Paris: la piste d'un acte volontaire après l'incendie de trois péniches en seulement 24 heures

Trois péniches ont été incendiées en 24 heures dans un secteur restreint à Paris. La surveillance a été renforcée et deux enquêtes ont été ouvertes pour dégradation volontaire par moyen dangereux.

"La coïncidence n'a échappé à personne évidemment". Sur le quai de la Rapée, à Paris, l'origine des incendies qui ont touché deux péniches en moins de 24 heures ne fait guère de doute. Tout comme celle du départ de feu constaté sur une autre embarcation, pas très loin, au port de l'Arsenal.

"Les premières informations que la police m'a données c'est qu'il semblerait que ce soit une main extérieure qui ait provoqué l'incendie", affirme Catherine Dahan, patronne du "Café Barge" depuis 25 ans, auprès de BFM Paris Île-de-France.

Sa péniche a été ravagée par les flammes lundi 22 janvier au soir. "C'est la désolation, quand on voit l'état... Tout est détruit ici", ne peut que constater la gérante.

Le "Café Barge" est la dernière des trois péniches incendiées. À peine 24 heures plus tôt et à quelques mètres de là, un premier bateau, "Aux vieilles canailles", avait également été incendié.

"C'est la première fois qu'on a un incident de ce type, donc c'est vraiment inhabituel. C'est le sentiment de choc qui prédomine", assure Morgane Sanchez, directrice de l'agence Paris Seine Ports d'Haropa, gestionnaire du port.

La surveillance renforcée

À seulement un kilomètre du quai de la Râpée, sur le port de l'Arsenal, c'est la péniche "Le Pétrus" qui a été visée.

"Il y aurait eu un liquide inflammable qui aurait été déposé et ensuite qui a été allumé, donc départ de feu et des flammes qui commençaient à apparaître", relate Olivier Perese-Gourbil, responsable de la capitainerie du Port de l'Arsenal, qui salue une intervention rapide des secours.

"Heureusement, qu'il y a eu une intervention très rapide des services. On peut voir que l'intérieur est entièrement en bois et ça va très vite, c'est du bois avec du vernis et c'est extrêmement inflammable", ajoute-t-il.

Depuis cette série d'incendies dans le secteur, la capitaine a accru la surveillance en renforçant "(son) équipe de jour et (son) équipe de nuit". "On sait aussi que la brigade fluviale va être très présente, le commissariat du 12e aussi, sans oublier la police municipale qui va faire des rondes bien plus régulièrement", précise le responsable de la capitainerie.

Pour faire toute la lumière sur ces incendies, qui n'ont pas fait de victime, deux enquêtes pour dégradation volontaire par moyen dangereux ont été ouvertes et confiées au commissariat du 12e arrondissement.

Bettina de Guglielmo et Solenne Bertrand