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Paris: la mairie salue la note de "bonne gestion financière" attribuée par Moody's

L'hôtel de ville de Paris (photo d'illustration).

L'hôtel de ville de Paris (photo d'illustration). - BFM Paris Île-de-France

La dette, qui s'élève à 8 milliards d'euros, est qualifiée de "croissante" mais "soutenable" par l'agence de notation, avec 9,2 milliards attendus en 2026. Les pratiques budgétaires sont, elles, jugées "prudentes" et le taux d'imposition "très inférieur à la moyenne".

L'exécutif parisien a mis en avant ce mercredi 3 avril la "meilleure note possible pour une collectivité" attribuée par l'agence de notation Moody's. Cette dernière récompense la "gouvernance et la gestion très solides" de la capitale, dont l'endettement est régulièrement pris pour cible par l'opposition.

Moody's, qui notait pour la première fois Paris, lui a attribué vendredi 29 mars la note Aa2, assortie d'une perspective "stable" en s'appuyant notamment sur "l'importance et la richesse de son économie", qui représente environ 10% du PIB français, ce qui lui procure "une base d'imposition très solide".

La dette, qui s'élève à 8 milliards d'euros, est qualifiée de "croissante" mais "soutenable", avec 9,2 milliards attendus en 2026. Les pratiques budgétaires sont, elles, jugées "prudentes" et le taux d'imposition "très inférieur à la moyenne".

Des dépenses "pour les services publics des Parisiens"

Le premier adjoint de la ville, Emmanuel Grégoire, a profité de cette notation pour condamner "les propos régulièrement tenus par les oppositions" qui s'apparentent selon le socialiste à "des fake news", comme l'idée que la ville, "en faillite", devrait être "mise sous tutelle".

La dette parisienne "sert à financer nos investissements au service de la transformation écologique et du logement", rappelle-t-il.

"Si nous n'avions pas investi massivement dans le logement, il y aurait encore dans le 18e des quartiers entiers totalement insalubres", abonde Éric Lejoindre, maire de cet arrondissement. "Nous dépensons directement pour les services publics des Parisiens", a-t-il ajouté, comme la "garde d'enfant" ou des "postes de professeur de la ville de Paris" dans des écoles.

"Cette note vient confirmer ce que Fitch a pu dire en décembre (...) ou Standard & Poor's en octobre", se félicite Paul Simondon, adjoint aux finances, expliquant que les comptes présentent un excédent de fonctionnement "d'environ 760 millions d'euros en 2023", alors que le gouvernement est lui-même "aux abois" après l'annonce d'un dérapage du déficit public.

Pas de hausse de la taxe foncière

En novembre 2022, Gabriel Attal, alors ministre des Comptes publics, avait assimilé le dispositif dérogatoire -mais légal- des "loyers capitalisés" de la ville à un système frauduleux de "Ponzi".

Anne Hidalgo avait déposé plainte pour diffamation. "Le fait que la ville soit bien gérée ne devrait même pas être un sujet", souligne Paul Simondon.

Les élus ont réaffirmé qu'il n'y aurait pas de nouvelle hausse de la taxe foncière parisienne jusqu'à la fin du mandat en 2026, après celle actée en 2023. "La taxe foncière à Paris reste l'une des plus basses de France", surenchérit Lamia El Aaraje auprès de BFM Paris Île-de-France.

L'opposition reste inquiète

Toutefois, il pourrait y avoir des hausses de "certains tarifs", comme ceux de la cantine pour les familles les plus aisées. Il existe dix tranches de facturations", indique Paul Simondon. Bien que l'exécutif ait rappelé sa volonté de maintenir les tarifs actuels.

"On ne veut pas augmenter les tarifs", assure Emmanuel Grégoire, même si la ville "ne connaît pas encore la douloureuse" que l'État pourrait imposer aux collectivités locales. Lamia El Aaraje craint cette possible hausse et blâme le gouvernement: "Ils font les poches des Français en faisant celles des collectivités locales".

Interrogé par l'Agence France-Presse (AFP), le conseiller Aurélien Véron (Les Républicains, LR) a lui jugé "préoccupante" la croissance de la dette "avec des emprunts proches du milliard d'euros en 2024, 2025 et aussi en 2026". Selon lui, cela promet aux Parisiens "de très fortes hausses de la fiscalité à défaut de rigueur budgétaire dans les années qui viennent".

"Cigale plutôt que fourmi"

"Il faut comprendre l'objectif d'une agence de notation. A aucun moment, elle ne note la bonne gestion de Mme Hidalgo", insiste David Alphand, vice-président du groupe Changer Paris. "Son seul objectif est de noter la solvabilité. Cela sert aux prêteurs pour savoir s'ils peuvent faire confiance."

Pour l'élu, "la note ne dit pas que ce qui s'est produit en 2023 ne se reproduira pas dans les années à venir". David Alphand reproche aussi à la ville d'avoir été "cigale plutôt que fourmi" dans la dernière décennie, de ne pas avoir adopté de "gestion prudentielle".

Et d'ajouter: "Anne Hidalgo a accéléré les dépenses. Et Moody's ne fait à aucun moment références aux économies annoncées par la ville de Paris".

Nicolas Dumas et F.B.