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Paris: la maire du 8e dénonce la recrudescence de la consommation de protoxyde d'azote sur les Champs-Élysées

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Selon l'édile de l'arrondissement, des conducteurs font le tour de la place de l'Etoile et descendent les Champs-Elysées en voiture en ayant consommé du protoxyde d'azote pour ses effets euphorisants, au risque de causer des accidents.

Une situation agaçante, répétitive voire dangereuse. Invitée de BFM Paris Ile-de-France ce lundi 2 décembre, la maire du 8e arrondissement de la capitale, a dénoncé la recrudescence du protoxyde d'azote sur les Champs-Élysées.

Plus connu sous le nom de gaz hilarant, le protoxyde d'azote est détourné de son usage pour ses effets euphorisants, notamment dans les lieux de fête. C'est le cas sur les Champs-Élysées, déplore la maire, Jeanne d'Hauteserre. "Ca se passe entre le vendredi et le dimanche soir", explique-t-elle.

"Le commissaire de police de l'arrondissement nous a fait un retour (...) Il y a eu 197 arrêts de personnes qui détiennent du protoxyde d'azote", énumère la maire, évoquant des faits datant de "ces dernières semaines".

"C'est pour cette raison que nous avons déposé un vœu au Conseil de Paris qui a été adopté à l'unanimité pour interdire la détention de ce produit", se félicite la maire, en attente désormais de l'arrêté.

Trop de "rassemblements"

À Paris, la préfecture de police rapportait en 2023 que le "nombre de cas évalués par le réseau d’addictovigilance (a été) multiplié par dix depuis 2019". En 2023, les services de l'État avaient publié un arrêté réglementant la détention et la consommation protoxyde d'azote sur la voie publique à Paris.

La situation ne semble pas s'être vraiment arrangée depuis. Selon l'édile de l'arrondissement, des conducteurs font le tour de la place de l'Etoile et descendent les Champs-Elysées en voiture, avec un comportement potentiellement dangereux.

"Malheureusement il y a des rassemblements et nous souhaitons éviter ce genre de rassemblements", partage Jeanne d'Hauteserre.

Cette dernière garde en tête un grave accident, en septembre 2021. Quatre piétons avaient été percutés sur l'avenue par une automobiliste, qui avait fait usage de ballons remplis de gaz hilarant. Plusieurs personnes avaient été hospitalisées, "c'était traumatisant pour tout le monde", se souvient l'élue.

Une nouvelle législation?

Afin de lutter contre ce fléau, plusieurs garde-fous judiciaires ont été mis en place dont la loi n° 2021-695 du 1er juin 2021 qui prévoit "l'interdiction de vendre ou d'offrir du protoxyde d’azote aux mineurs, quel que soit le conditionnement, dans tous les commerces." Mais selon la maire du 8e arrondissement, les consommateurs sont loin de n'être que des mineurs.

"Le ministre de l'Intérieur a proposé qu'on fasse un amendement" dans le projet de loi pour lutter contre le narcotrafic. Jeanne d'Hauteserre signale un prochain amendement, porté par une sénatrice de Paris pour ajouter le protoxyde d'azote "dans la liste des drogues interdites".

En France, la ville de Lyon a annoncé ce vendredi 28 novembre, interdire "la vente, la détention et l'utilisation de cartouches de gaz de protoxyde d'azote sur l'espace public", dénonçant un "fléau national" quand il est utilisé à des fins récréatives comme "gaz hilarant", principalement par des adolescents et jeunes adultes.

Alicia Foricher