Paris: la fermeture des bars et des petits commerces dans le quartier du Marais inquiète

Le quartier du Marais, serait-il en train de perdre son âme? Depuis plusieurs semaines, les fermetures de bars et de petits commerces s'enchaînent. Le dernier exemple en date est celui de l'Open Café. Installé dans le quartier depuis trente ans, le bar emblématique de la communauté LGBT doit baisser le rideau, en juin prochain.
Ces fermetures à répétition attristent un amoureux des lieux, Pascal Fonquernie, créateur du site média ParisMarais.com. "Rue Vieille du Temple, on avait un café-restaurant extraordinaire qui s'appelait 'Le rendez-vous des amis', maintenant c'est une énième boutique Maje, s'indigne-t-il, au micro de BFM Paris.
"Je n'y trouve plus mon compte, poursuit-il. Je suis venu dans un quartier village qui était convivial et où il y avait des adresses authentiques, des créateurs, des petits restaurants bon marché. Maintenant, on est dans une ville mondialisée avec les mêmes marques, partout ailleurs."
"Totalement dénaturé"
Les petits commerces peinent également à survivre. Et pour cause, ils ont été impactés par le Covid et par le prix de l'immobilier. Il faut compter 15.000 euros du mètre carré, cela provoque une gentrification du quartier qui est loin de plaire aux riverains.
"Il y a beaucoup moins d'artisanat, c'est un peu dommage pour le quartier, ça devient un quartier de consommation pur", dénonce un passant. Tandis qu'une autre passante trouve le quartier "totalement dénaturé".
"Un quartier fait que pour les touristes"
L'élu d'opposition, Aurélien Véron, conseiller (LR) à la mairie de Paris, partage la même déception. Il accuse la mairie d'avoir encouragé la transformation du Marais.
"Aujourd'hui, cette gentrification vraiment poussée et voulue par la mairie de Paris aboutit à une sorte de mort sociale, déclare-t-il. C'est un quartier vraiment fait que pour les touristes, même les familles avec des enfants s'en vont."
Sur son compte Twitter, l'élu ajoute que la mairie de Paris "a voulu faire du Marais une avenue Montaigne bis destinée aux touristes. Résultat: [une] vaste galerie marchande qui perd son âme.... et ses habitants."
De son côté, la mairie se défend et affirme avoir tout fait pour la vitalisation des petits commerces, notamment pendant la crise sanitaire.
"La ville de Paris a pris toute sa part en exonérant les loyers chez ses bailleurs pour permettre aux commerçants et aux restaurateurs de surmonter la crise économique", indique la mairie le 19 avril.
La ville en appelle désormais à l'État pour encadrer les loyers.