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Paris Île-de-France

Paris: l'association des Amis du Champ-de-Mars défavorable à la construction d'une clôture

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La proposition de Rachida Dati, qui souhaiterait pouvoir fermer le jardin la nuit, ne convainc pas totalement le collectif, même s'il partage son constat sur "l'insécurité" aux abords de la tour Eiffel.

Rachida Dati persiste et signe. La maire Les Républicains du 7e arrondissement de Paris a réitéré la semaine dernière, dans Le Parisien, son souhait de voir une clôture encadrer le Champ-de-Mars et ainsi pouvoir le fermer la nuit. Elle a, en ce sens, fait parvenir un courrier à Anne Hidalgo la semaine passée pour obtenir la création d'un Plan de sauvegarde et de mise en valeur.

Une telle infrastructure, a indiqué l'entourage de Rachida Dati à l'AFP permettrait "de lutter contre les trafics, protéger ce jardin et la tranquillité des riverains, et éviter la surexploitation commerciale". Mais le projet, présenté une première fois en 2021, avait été balayé par la mairie de Paris.

Pierre Lamalattie, président de l'association des Amis du Champ-de-Mars, partage ce constat sur "l'insécurité" mais s'interroge sur la solution à apporter. "La clôture a le mérite de sonner une sorte de signal d'alarme, a-t-il souligné ce mardi matin sur BFM Paris Île-de-France. Elle contribue à une prise de conscience."

L'importance des rues traversantes

Pour autant, "je ne pense pas qu'on puisse demander ça (la clôture, ndlr) de gaîté de cœur, a-t-il poursuivi. C'est une décision lourde de conséquences parce que le Champ-de-Mars, par nature, il est ouvert. (...) C'est une exception particulièrement heureuse dans Paris. C'est le seul jardin ouvert jour et nuit sans clôture. Tous les jardins règlent le problème de la tranquillité par des clôtures, des horaires, des gardiens."

Le Champ-de-Mars a la particularité d'être traversé par des rues, faiblement fréquentées, "mais qui assurent une certaine visibilité", rappelle l'intéressé. "Quand on ferme les rues traversantes, sans le comprendre, on crée de l'insécurité parce que les gens se retrouvent isolés à certaines heures peu passantes, loin de la vue, des voitures."

Il s'appuie sur l'exemple de la rue qui longe la tour Eiffel: "La Société de la tour Eiffel (y) a mis un capharnaüm d'édicules, de toute sorte de choses qui créent un dédale dans lequel les trafics se logent très naturellement".

La construction de bagageries dénoncée

Il est ainsi primordial pour Pierre Lamalattie que le projet de refonte des abords de la tour Eiffel maintienne les rues passantes ouvertes. Sa première phase doit débuter autour de juin prochain, tandis que la seconde prendra place après les Jeux olympiques de Paris 2024.

Ledit projet prévoit la construction de cinq structures autour de la tour Eiffel, notamment de bagageries. Sur cette question, Rachida Dati et l'association des Amis du Champ-de-Mars s'accordent.

La maire du 7e arrondissement condamne la "dégradation" à venir du lieu "sous l'effet d'un tourisme de masse encouragé par la mairie de Paris pour des raisons financières", quand Pierre Lamalattie dénonce une "privatisation de l'espace autour de la tour Eiffel", déjà entamée par l'édification d'une structure de sécurité depuis les attentats.

Un recours administratif déposé

"Il y a sûrement des nécessités qu'il faut prendre en compte, reconnaît ce dernier. (...) Mais est-il nécessaire que l'administration de la Société d'exploitation de la tour Eiffel se paye le luxe d'avoir les plus beaux bureaux de Paris en faisant un bâtiment en ventouse sur les pieds de la tour Eiffel. C'est absolument absurde."

Rachida Dati a déposé, conjointement avec les maires LR du 15e et du 16e arrondissement, un recours administratif contre la construction de ces infrastructures. L'élu en appelle également à l'État et au ministère de la Culture, auquel elle a demandé un statut de protection patrimonial maximum pour le Champ-de-Mars.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions