Paris: jugé pour viols sur un détenu à la Santé, un surveillant maintient ses dénégations

L'entrée de la prison de la Santé à Paris, le 6 novembre 2020. - BERTRAND GUAY / AFP
Le procès d'un surveillant pénitentiaire de 54 ans s'est ouvert ce mercredi 19 mars devant la cour criminelle départementale de Paris pour viols sur un détenu à la maison d'arrêt de la Santé à Paris en 2022, l'accusé maintenant ses dénégations.
À la question de savoir s'il reconnaissait les faits de viols et agressions sexuelles par personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction qui lui sont reprochés, l'accusé a répondu: "pas du tout, je reste sur ma position".
Le détenu dénonce des faits répétés de viol
Le détenu, qui purgeait un total de 30 mois pour plusieurs affaires, violences conjugales, infractions routières, violence sur mineur de moins de 15 ans et vol aggravé, avait dénoncé les faits auprès du personnel médical de l'établissement.
Il a affirmé que le surveillant lui faisait subir des fellations contre son gré dans son bureau et lui donnait du tabac. Il a par la suite fait plusieurs tentatives de suicide.
Tout au long de l'enquête, l'officier a intégralement contesté les dires du détenu, affirmant que ce dernier aurait pu lui en vouloir après une saisie de stupéfiants ou un changement de cellule.
Des antécédents disciplinaires déjà signalés chez le surveillant
Dans le passé, le surveillant avait fait l'objet de poursuites disciplinaires en raison d'antécédents de comportements inadaptés voire de harcèlement sexuel. Comportement mis en cause par certains de ses collègues comme étant à l'origine du suicide d'un ancien agent en début de carrière. Les proches de ce dernier ont quant à eux évoqué des soucis professionnels et surtout une rupture amoureuse particulièrement difficile.
Les faits se sont déroulés une quarantaine de fois sur une période de deux mois, selon le plaignant. Il a expliqué qu'il percevait le tabac qu'il recevait à chaque fois comme une sorte de dédommagement, mais aucunement comme l'expression du moindre consentement que ce soit.
Une expertise psychologique avait évoqué la possibilité que le détenu, si les faits sont avérés, se soit retrouvé pris dans une situation dont il n'avait pas les moyens de sortir, notamment par crainte de représailles de la part de l'officier.
Au terme de l'information judiciaire, le juge d'instruction a souligné les déclarations évolutives si ce n'est contradictoires de l'accusé, et relevé des similitudes entre ce dossier et des procédures disciplinaires dont il a fait l'objet dans le passé, si bien, a estimé le magistrat, que la crédibilité de ses dénégations pose question. Le verdict est attendu ce vendredi 21 mars.