BFMTV
Paris Île-de-France

Paris: des locataires expulsés d'un hôtel, une association dénonce une démarche illégale en vue des JO

placeholder video
Après la mort du propriétaire, ses héritiers ont demandé aux locataires de quitter les lieux. Une association les soupçonne de vouloir louer les appartements pour les Jeux olympiques, même si les propriétaires démentent.

Ils sont en détresse. En janvier dernier, les locataires d'un hôtel du 15e arrondissement de Paris ont appris qu'ils allaient devoir quitter leur chambre. Une nouvelle qui a eu l'effet d'un véritable coup de massue.

"Je suis invalide. Je ne le montre pas parce que j'ai pas envie de montrer ma maladie. Je fais la forte mais je ne veux pas moi", se désole au micro de BFM Paris Île-de-France, une locataire de l'hôtel Le Kouriet depuis neuf ans.

"Ce n'est pas une vie"

En décembre dernier, le propriétaire, très apprécié, de cet hôtel est mort. Ses héritiers ont décidé quelques semaines plus tard de vendre le bâtiment et ont demandé aux locataires de partir sans trop de ménagement. Depuis mi-février, l'eau chaude et le chauffage ont été coupés et l'électricité baissée au strict minimum.

"Ce n'est pas une vie, on ne peut pas faire un café, rien", se désole l'un d'entre eux.

Désemparés les locataires ont fait appel à l'association Droit au logement qui, au regard du calendrier, s'interroge sur un possible lien avec les Jeux olympiques. "On pense qu'ils ont dans la tête de profiter des JO. L'Eldorado, c'est le moment où on va pouvoir gagner en une nuit, ce qu'on gagne en un mois", assure Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l'association Droit au logement.

Comment la flamme olympique a-t-elle traversé l'Histoire?
Comment la flamme olympique a-t-elle traversé l'Histoire?
17:00

L'association dénonce une démarche illégale. "Le bailleur, s'il veut les expulser, doit saisir le juge. Il ne peut délivrer un congé que trois mois avant la date anniversaire de l'entrée dans les lieux de la personne."

Contacté par BFM Paris Île-de-France, le propriétaire de l'immeuble ne souhaite pas s'exprimer mais assure que c'est un concours de circonstances qui n'a rien à voir avec les Jeux olympiques. De son côté, la mairie de Paris affirme suivre le dossier et se dit attentive.

Chloé Berthod et Suzie Bernard-Meneguz, avec Marine Langlois