Paris: ce que l'on sait de l'auteur présumé de la fusillade qui a fait au moins trois morts

Trois personnes au moins sont mortes ce vendredi, tuées par balles dans une fusillade à Paris, dans une rue du 10e arrondissement. Trois autres ont été blessées, dont une est "en urgence absolue". Un homme a été interpellé par la police.
Ce dernier a été placé en garde à vue pour être interrogé par les enquêteurs de la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris. Il était déjà connu des services de police et de justice.
"Le tueur a manifestement agi seul", a précisé Gérald Darmanin, qui s'est rendu sur place.
· Le tireur se décrit comme "raciste"
Les motivations du tireur restent encore relativement floues, à ce stade de l'enquête. Toutefois, l'individu s'est décrit comme "raciste" lors de son interpellation ce vendredi, a-t-on appris de sources concordantes, confirmant une information du JDD. C'est ainsi que l'individu, âgé de 69 ans, a motivé son geste auprès des forces de l'ordre. On ignore, à ce stade, s'il a réitéré ces propos lors de sa garde à vue, durant ses auditions.
• Dans l'attente d'un procès pour une attaque contre des migrants en 2021
L'auteur présumé de la fusillade est un homme de 69 ans, né le 30 mars 1953, ancien cheminot et désormais à la retraite. Il "était déjà connu des services judiciaires" et avait deux antécédents a annoncé la procureure de la République de Paris lors d'un point presse à proximité du lieu de l'attaque.
L'homme avait été interpellé il y a un an, en décembre 2021, pour s'être attaqué avec un sabre à un camp de migrants dans le 12e arrondissement de la capitale.
"Ce monsieur a agressé des personnes qui dormaient dans des tentes avec un sabre. Il en a blessé une grièvement et il a eu des propos très racistes et très violents à l'encontre des populations présentes", raconte à BFMTV Yann Manzi, co-fondateur et directeur général d'Utopia 56, association qui vient en aide aux personnes migrantes.
• Tout juste remis en liberté
Une information judiciaire pour des violences aggravées avec armes est toujours en cours. Placé en détention provisoire à la prison de la Santé, il a été remis en liberté conditionnelle le 12 décembre dernier, dans l'attente d'un éventuel procès et de la poursuite de l'enquête. En effet, puisque la peine encourue pour ces faits est de 10 ans de prison maximum, la détention provisoire ne peut pas excéder un an.
L'enquête étant toujours en cours, le droit a été respecté et il a été placé sous contrôle judiciaire dans l'attente de son procès. Par extension, il avait donc l'interdiction de posséder ou porter une arme à feu.
Le "motif raciste" des faits de ce vendredi va "faire partie des investigations", a précisé la procureure de Paris. En effet, la fusillade a eu lieu près d'un centre communautaire kurde.
• Une autre affaire en cours
D'après la procureure de la République de Paris, le suspect était également connu des services de police et de justice pour un autre antécédent, en Seine-Saint-Denis. Selon les informations de BFMTV, le sexagénaire avait été condamné pour violences le 30 juin à Bobigny, il avait mis un coup de couteau à un cambrioleur. Il avait fait appel le 8 juillet de sa condamnation.
Gérald Darmanin a également précisé que l'homme n'était pas connu des services de renseignements ou "fiché comme étant extrêmiste". En outre, le ministre de l'Intérieur a ajouté qu'il était "tireur dans un club de sports" et qu'il avait déclaré "de nombreuses armes".
Le suspect a été placé en garde à vue et est interrogé par les enquêteurs de la brigade criminelle. Pour l'heure, le parquet national anti-terroriste attend les premiers éléments de l'enquête, notamment de la première audition, pour savoir s'il se saisit.