Ouverture à la concurrence des transports: le calendrier en Ile-de-France

Unique opérateur depuis 80 ans, la SNCF va devoir laisser de la place à de nouveaux concurrents en Île-de-France. La compagnie ferroviaire signe ce mercredi son nouveau contrat avec Île-de-France Mobilités qui prévoit notamment l'ouverture à la concurrence dans les prochaines années.
Cette décision, en application d'une directive européenne reprise par la France, va ouvrir la voie à l'arrivée de nouveaux opérateurs pour exploiter des lignes de trains et de trams dans la région. La SNCF, pour qui ce contrat représente actuellement 3 milliards d'euros par an, ne va toutefois pas laisser sa place d'un coup. La transition est prévue sur plusieurs années jusqu'en 2040. BFM Paris vous détaille le calendrier.
>2021, première étape
Dès l'année prochaine, un appel d'offres doit être lancé. Il concernera des petites lignes comme les trams T4 et T11, loin d'avoir été choisie au hasard. Il fallait un matériel homogène, une seule sorte de train, un centre de maintenance indépendant des autres lignes - e nouvel opérateur devra assurer l'entretien de ses trains- ou encore la garantie de faire le moins possible de travaux de prolongement.

Les premiers trains de ce nouvel opérateur entreront ensuite en service à partir de décembre 2023.
>Les Transilien à partir de 2025
Seconde étape de l'ouverture à la concurrence, les huit lignes exploitées par SNCF Transilien (lignes J, L, N et U, R, P, H et K) seront progressivement ouverte à la concurrence pendant trois ans, de 2025 jusqu'à 2028.

>Jusqu'en 2040 pour les RER
Du côté des RER, l'ouverture se fera en douceur sur les cinq lignes franciliennes. La ligne E sera la première à être concernée en 2025. Suivront bien plus tard, les lignes C et D en 2039, puis les lignes A et B pour finir en 2040 (co-exploitées par la SNCF et la RATP).

>2030 pour la RATP ?
L'opérateur qui a le monopole des métros, tramways et bus dans Paris et sa petite couronne sera aussi concerné par l'ouverture à la concurrence. Celle-ci est actuellement prévue en 2039.
Toutefois, ce délai est jugé trop long par Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, qui souhaite avancer cette date à 2030. Pour cela, il faudrait néanmoins changer la loi nouveau pacte ferroviaire adoptée en 2018.
>Usagers et syndicats inquiets
Malgré ce calendrier annoncé, les détracteurs du projet espèrent toujours revenir sur cette décision. Une manifestation était ainsi prévue ce mercredi matin devant le siège d'Île-de-France Mobilités, à l'initiative des syndicats CGT, Sud Rail, et Solidaires.
"Nous avons des expériences partout dans le monde, y compris en France, sur la casse du service public qui ne bénéficie pas à la population", alerte Romain Pitelet, secrétaire général CGT Cheminot Paris rive gauche.
Du côté des usagers, la méfiance est aussi de mise, notamment en raison de la complexité du réseau ferré d'Île-de-France, long de 1700 km, avec de très nombreux trains en circulation.
"Quand on a changé d'opérateur sur Vélib, Smovengo eu beaucoup de mal pendant un an", compare Arnaud Bertrand, président de l'association "Plus de trains" sur BFM Paris. "Si on fait ça sur un train de banlieue, c'est la catastrophe parce qu'il n'y a pas d'alternative."