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Paris Île-de-France

"On n'a que le dialogue": Stella, médiatrice pour Île-de-France Mobilités, témoigne de son quotidien

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12.000 médiateurs et médiatrices travaillent en France. Ce métier, encore sans contour officiel, assure le lien entre des institutions et des populations défavorisées.

Depuis 2008, Stella est médiatrice. Comme 12.000 personnes en France, elle incarne le visage d'institutions auprès de populations défavorisées. Actuellement, elle travaille pour le compte d'Île-de-France Mobilités, à Ris Orangis (Essonne). En plein travaux d'aménagement pour la construction d'un nouveau tram, la jeune femme est chargée d'apaiser les tensions avec les riverains, d'informer et de veiller au respect des règles de circulation et de stationnement.

"On fait de la prévention, on dissuade, on communique", explique Stella. "On n'est pas armés. On n'a que le dialogue", précise-t-elle, distinguant son rôle de celui des forces de l'ordre.

"La police, ce qu'ils font, c'est plutôt de la représaille. Nous, (...) on travaille pour le projet, mais en même temps, on se met aussi à la place des personnes pour trouver des solutions."

Pas de formation diplômante officielle

Certes, Stella est payée par l'institution qu'elle représente. Mais elle est aussi chargée de faire remonter les problèmes des riverains auprès de son employeur. Ainsi, un habitant lui a signalé l'absence de passage piéton sécurisé sur une zone dangereuse. Après avoir constaté le problème, la médiatrice prend quelques photos, qu'elle envoie à Île-de-France Mobilités.

En France, le métier de médiateur n'a pas encore de contours précis ni de formation diplômante officielle. Ce qui n'a pas empêché Stella de multiplier les occasions de se former, par exemple à "la gestion de conflit", ou encore "l'expression écrite" et "orale".

"Des agents de proximité"

Dans les quartiers où elle travaille, Stella devient rapidement une figure connue, et souvent appréciée. "C'est une fille courageuse, je la connais depuis des années, commente un vendeur de journaux à Grigny. Partout où elle passe, tout le monde est content d'elle."

"Il y a des gens qui apprécient qu'il y ait des agents de proximité", remarque en effet la médiatrice. "Ils nous proposent du café. On a plutôt créé des bonnes relations."

Une proposition de loi a été adoptée à l'Assemblée en début d'année, visant à reconnaître l'utilité du métier et à mieux l'encadrer. 7.000 créations de postes pourraient être financées.

Isabelle Missiaen