"On est tous désespérés": les kiosquiers au pied de la tour Eiffel bientôt expulsés

Le kiosque de Sylvie, propriétaire du lieu depuis 30 ans. - BFMTV
L'inquiétude grandit au pied de la dame de fer. À un an des Jeux Olympiques de Paris, la municipalité souhaite expulser tous les kiosquiers installés à proximité du Trocadéro et de la Tour Eiffel afin de réaliser les travaux d'aménagement nécessaires pour le projet "One".
De leurs côtés, les commerçants sommés de partir dénoncent une décision sans concertation et craignent de ne plus jamais pouvoir se réinstaller.
"La mairie ne nous répond pas"
Alors, au pied de la Dame de fer, l'inquiétude règne. D'autant plus que les commerçants s'interrogent sur les modalités d'expulsion. "On ne nous dit pas combien d'années ça va durer, comment ça va se passer, s'il faut partir complètement", explique Baptiste Camdeborde, au micro de BFM Paris Ile-de-France.
Plus loin, Sylvie et sa fille Julie tiennent un kiosque depuis 30 ans et emploient huit salariés. Les deux commerçantes dénoncent l'absence de dialogue avec la municipalité.
"On a essayé de discuter, de voir comment on pouvait faire avec la mairie, mais ils ne nous répondent pas", regrettent les deux kiosquières. "On est tous désespérés", ajoutent les commerçantes.
Un appel d'offres lancé pour 2024
En novembre 2021, la mairie de Paris avait lancé un appel d'offres pour toutes les concessions de kiosques, qui ne seront pourvues qu'à la fin des travaux.
Si auparavant, les commerçants pouvaient candidater séparément pour obtenir un seul kiosque, les modalités ont changé. Il est désormais possible d'acquérir plusieurs lots, dont deux très importants, situés au pied de la Tour Eiffel, composé de six et sept kiosques. Au total, la valeur des sept lots proposés par la municipalité avoisine les 100 millions d'euros.
"Cet appel d'offres a été fait dans le dos des précédents kiosquiers et prévoit des lots tellement importants qu'il n'y a aucune chance que les kiosquiers puissent y répondre. Ils vont donc être sûrs de perdre leurs établissements", explique Me Charles-Edouard Forgar, avocat de six kiosquiers, au micro de BFM Paris Ile-de-France.
Pour les commerçants, cette décision devrait surtout permettre aux vendeurs à la sauvette, très présents dans le secteur, de réaliser des bénéfices importants.
Me Charles-Edouard Forgar a d'ores et déjà déposé plusieurs recours judiciaires et demande à la Ville de Paris un délai supplémentaire avec les expulsions.