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"On est détruits": un enfant de 20 mois meurt après s'être étouffé en mangeant une banane dans sa crèche

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Que cela ne se reproduise plus, c'est le souhait du père de Bryann, qui prend la parole auprès de BFMTV pour raconter l'histoire de son fils, mort après d'être étouffé en mangeant une banane dans sa crèche.

C'est un cri de colère et de douleur que lance Laurent, après avoir perdu son fils, âgé de seulement 20 mois. Bryann était décrit comme un enfant joyeux et souriant par ses parents.

Mais à la fin du mois de mars, au Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine), l'enfant avale de travers en mangeant et s'étouffe alors qu'il est à la crèche. Il sera coupé d'oxygène trop longtemps et mourra une semaine plus tard.

Un drame pour ses parents, qui pointent du doigt la responsabilité du personnel de la crèche et veulent comprendre comment les choses se sont déroulées. Ils veulenaussi tirer la sonnette d'alarme pour s'assurer que ce type d'accident n'arrive plus jamais.

"On m'annonce que mon fils a été en arrêt cardiorespiratoire"

Le vendredi 21 mars, Laurent reçoit un appel des pompiers, qui se trouvent alors à la crèche de son fils. "Je me dis qu'il est malade, mais le pompier me dit 'maintenant il faut nous écouter, c'est très important', retrace-t-il.

"Il m'annonce que mon fils a été en arrêt cardiorespiratoire pendant 20/25 minutes et qu'il faut que je me rende très rapidement à la crèche", poursuit Laurent auprès de BFMTV.

Un ami l'y conduit rapidement. "Je rentre dans la crèche, dans la section de mon fils, et je le vois par terre, prêt à partir", raconte-t-il difficilement, la voix tremblante.

"On me dit alors qu'il a fait une fausse route avec une banane. Que le personnel de la crèche a fait la manœuvre de Heimlich et qu'ils n'ont pas réussi. Ils ont commencé le massage cardiaque, ils n'ont pas réussi. C'est que les secours qui ont réussi au bout d'une vingtaine de minutes."

Une semaine de soins à l'hôpital

Bryann, alors inconscient mais vivant, est amené en urgence à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre, où il est immédiatement pris en charge. L'épouse de Laurent le rejoint au centre hospitalier.

"On nous annonce que son cerveau a été privé d'oxygène", poursuit le père de Bryann, en larmes. "Qu'il ne survive pas, qu'il se réveille avec des séquelles irréversibles, ou alors qu'il se réveille en état de mort cérébrale."

Les médecins décident de mettre l'enfant en coma artificiel, pour reposer son cerveau. Deux jours plus tard, le dimanche, les médecins tentent de réveiller Bryann. "Là, on voit qu'il ne supporte pas son intubation. Il a des mouvements désordonnés." Un moment très difficile pour Laurent.

Une semaine passe, où les soignants essayent de réveiller l'enfant dans les meilleures conditions. Un calvaire pour les parents, qui souligne toutefois le travail "exceptionnel" des médecins qui les ont accompagnés à chaque étape du traitement de leur fils.

Le mercredi matin, un examen révèle que Bryann a un œdème cérébral, qui semble progresser. Vendredi arrive, une semaine depuis la fausse route de l'enfant. Laurent et sa femme n'ont pas quitté la chambre d'hôpital. "On nous dit que l'œdème, c'était aussi et sûrement son cerveau qui était en train de mourir."

Le soir même, les médecins leur annoncent la nouvelle. "On nous annonce que notre fils est parti, et que ce ne sont que les machines qui les maintiennent en vie (...) On est détruits", confie Laurent.

"Ça ne doit pas arriver"

Alors que le drame est encore fraîchement ancré dans sa mémoire, lui et son épouse s'interrogent sur la responsabilité de la crèche. "Quand on le mettait à la crèche, on avait confiance. Pour nous, on lui assurait sécurité et protection. Ça ne doit pas arriver."

"On peut me dire que c'est une fausse route, que ça aurait pu arriver à la maison, mais moi je regarde mon fils quand il mange. S'il en met trop dans sa bouche, je lui fais recracher."

"On ne comprend pas comment ça a pu arriver. C'est quelque chose de bête, une banane. Je ne comprends pas", répète-t-il encore.

Pour le couple, il y a eu une négligence. Bryann, depuis quelques semaines, pleurait avant d'aller à la crèche parce que les auxiliaires avaient changé. "On voit tout ce qu'il se passe dans les crèches en ce moment, on est comme tout le monde. Il y a beaucoup de familles qui sont brisées, comme nous maintenant. Il faut vraiment que ça s'arrête."

Difficilement, Laurent entame désormais son deuil. "Je veux qu'on se souvienne de Bryann, comme un enfant exceptionnel." Il espère également que l'histoire de son fils permettra que ce type d'accident n'arrive plus. "On veut que ça serve de leçon", conclut-il, la gorge nouée.

Selon les informations de BFMTV, la crèche a été un temps fermée à la suite de cet incident car le personnel a été fortement marqué et certains n'étaient pas en capacité de travailler.

Le père de Bryann n'a pas déposé plainte. À ce stade, aucune enquête n'a été ouverte concernant la mort de l'enfant, en l'absence de plainte. Aucune enquête n'a été ouverte en recherche des causes de la mort.

Pauline Delevoye et Juliette Moreau Alvarez