"On est confiants": où en sont les travaux de Notre-Dame de Paris, à 100 jours de la réouverture

La cathédrale de Notre-Dame de Paris sera inaugurée le 8 décembre prochain près de cinq ans après l'incendie dévastateur. Le chantier de reconstruction arrive bientôt à échéance.

Près de cinq ans et quatre mois après l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, ce vendredi 30 août marque les 100 jours avant la réouverture du monument, le 8 décembre. Le chantier a énormément avancé puisque la structure est à nouveau observable.

"Je peux vous dire qu'on est confiants, dans les temps et que vraiment à ce stade le gros du travail est derrière nous", a expliqué Philippe Jost, président de l'établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris au micro de BFMTV.

"Le gros du travail c'était de reconstruire les voûtes effondrées et rebâtir les toitures entièrement consumées par l'incendie et cette flèche dont l'effondrement a été l'une des images les plus dramatiques de l'incendie". Du plomb va être déposé à la base de la flèche, là où ces dernières semaines, les visiteurs ont pu observer une bâche.

Des pierres habillées d'ocre clair

De nombreux compagnons travaillent encore sur le monument. "Ils sont surtout concentrés sur la base de la flèche et la croisée du transept parce qu'il fallait d'abord démonter les échaffaudages à l'intérieur pour pouvoir dégager l'extérieur", indique l'avocat Édouard de Lamaze.

Le chantier de Notre-Dame de Paris le 16 décembre 2023 © Thomas SAMSON © 2019 AFP

Celui qui préside l'Observatoire du patrimoine religieux prédit un spectacle inédit grâce au badigeon en ocre clair déposé comme à l'époque sur les pierres "donnant une lumière nouvelle".

Dépose estivale de l'ange à la trompette

Preuve de l'avancée du chantier, l'ange à la trompette est réapparu fin juillet sur le pignon ouest de la cathédrale. Cette statue médiévale a été endommagée lors de l'incendie. Une sculpture neuve a été réalisée en atelier et a été installée à l’emplacement d’origine par les sculpteurs et les tailleurs de pierre.

Parmi les derniers travaux importants à achever, Philippe Jost cite la poursuite de la réfection du dallage des sols et la revue totale du système électrique. "Puis le diocèse de Paris avec qui nous travaillons en étroite collaboration va installer son matériel liturgique, c'est-à-dire un nouvel autel, un baptistére, de quoi célébrer le culte à la réouverture".

Les cloches doivent également être livrées cet automne. L'orgue est revenu mais n'est pas encore fonctionnel.

D'autres travaux grâce au surplus de dons

Mais le chantier se poursuivra aussi après l'inauguration. Sur les 840 millions d'euros collectés, il restera encore 140 millions d'euros à utiliser.

"Cela nous permettra d'enteprendre des travaux de restauration en extérieur de la cathédrale du côté du chevet, de reconstruire des arcs-boutants, des sculptures, des parements en pierre rongés par l'atmosphere parisienne au fil des années. Nous pourrons commencer en 2025 et poursuivront sur quelques années", ajoute le président de Rebâtir Notre-Dame de Paris

L'avocat Édouard de Lamaze espère qu'une partie du reliquat des dons pourra être consacré à la restauration des 60 cathédrales communales de France ainsi que le petit patrimoine religieux.

Le programme de l'inauguration et un site de réservation

Notre-Dame de Paris anticipe 15 millions de visites chaque année. "Un dispositif numérique pour la réservation de créneaux horaires d’accès gratuit à la cathédrale sera mis en place dès la réouverture, même si l’entrée restera possible sans réservation", précise l'association gestionnaire de l'édifice. Pendant les six premiers mois, jusqu’à la Pentecôte 2025, l’accès sera réservé aux visiteurs individuels et aux fidèles, les groupes ne pouvant entrer qu’après cette période.

L'inauguration officielle avec la remise de Notre-Dame par l’État propriétaire à l’affectataire, qui est l’Église catholique, est prévu le 7 décembre. Ce même jour aura lieu l’éveil de l’orgue, une célébration liturgique comprenant une bénédiction, un Magnificat ou un Te Deum, ainsi que les vêpres.

Marie Gentric et Philippe Gayou avec Florent Bascoul