"On essaye de respecter le rat": des pièges mortels installés à Paris pour limiter la prolifération des rongeurs

Dans le 17e arrondissement, la mairie a installé des outils connectés, contrôlés via des smartphones, qui tuent les rongeurs avec "de l'eau et de l'huile de paraffine".

Ils prolifèrent depuis des années. La question du rat reste un enjeu sanitaire prépondérant à Paris, tant la présence du rongeur s'accentue dans les rues de la capitale. Face au phénomène, les mairies d'arrondissement sont contraintes de prendre des mesures pour tenter de limiter leur multiplication.

Dans le 17e arrondissement, une dizaine de pièges connectés ont vu le jour à plusieurs endroits. Ce ne sont pas des outils de capture: dès que les rongeurs tombent dedans, ils meurent automatiquement.

"Ça lui permet de mourir assez rapidement"

Contrôlés à distance via des smartphones, ces pièges sont inspectés par des bénévoles, habitants des quartiers. Sur la caméra connectée, ils peuvent voir les cadavres de rats s'entasser à côté des pièges.

"Le rat tombe dans la trappe juste ici", montre Benjamin, l'un des bénévoles, au micro de BFMTV. Dans le piège, un mélange ravageur: "de l'eau et de l'huile de paraffine", précise l'homme.

Une mixture qui "permet (au rat) de mourir assez rapidement, dans le moins de douleur possible", ajoute le bénévole. Selon lui, ces pièges agissent dans le respect des animaux. "On essaye de respecter le rat. On n'est pas là pour anéantir les animaux", prévient Benjamin.

De son côté, la mairie du 17e arrondissement semble satisfaite du rendement des pièges. "On sait que ce qu'on a expérimenté en 2023 donne des résultats: ce sont des centaines de rats capturés en quelques semaines", se félicite Geoffroy Boulard.

Un dispositif "trop réduit" face aux millions de rongeurs

Mais face aux millions de rats parisiens, le dispositif actuel apparaît bien trop réduit. Aujourd'hui, les professionnels de la dératisation réclament la possibilité de faire un audit de tous les bâtiments parisiens.

"On a des moyens de rendre difficile l'entrée dans un bâtiment avec des moyens qui ne sont pas toxiques", explique Stéphane Bras, vice-président de la CS3D, la Chambre syndicale de dératisation, désinfection et désinsectisation.

"On pourrait commencer par le début: empêcher les rongeurs de rentrer dans un endroit où l'on ne veut pas les voir", ajoute-t-il.

Dans le 17e arrondissement, la mairie a prévu d'installer huit nouveaux pièges connectés. L'objectif: éviter que les touristes venus apprécier les Jeux olympiques à Paris ne soient dérangés par les rongeurs.

Pierre-Louis Boucé avec Martin Regley