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Paris Île-de-France

Office HLM de Bobigny: rassemblement pour le directeur adjoint agressé à coups de clubs de golf

Illustration de HLM.

Illustration de HLM. - dr

Une centaine de personnes ont participé à un rassemblement ce jeudi à Bobigny en soutien au directeur adjoint de l'office HLM violemment agressé.

Une centaine de personnes se sont rassemblées ce jeudi à Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour dénoncer le "traquenard" dans lequel est tombé le directeur adjoint de l'organisme HLM de la ville, violemment agressé mardi, dans un contexte d'enquêtes judiciaires sur la gestion passée de ce bailleur.

"C'était ciblé, il était attendu", a assuré à l'AFP Sébastien Jolis, le directeur de l'Office public de l'habitat (OPH) de Bobigny, à l'issue d'un rassemblement regroupant élus, associatifs, syndicats et habitants.

Mardi en fin de journée, "deux individus masqués ont violemment agressé le directeur adjoint", qui a été "guetté à la sortie" du siège du bailleur, a relaté la ville dans un communiqué. Deux personnes encagoulées lui ont porté des coups de clubs de golf, a indiqué une source proche du dossier. Une enquête a été ouverte.

Des fractures multiples

Souffrant de multiples fractures, ce cadre âgé de 59 ans a dû subir une importante opération à l'hôpital mais "il va bien", a commenté Mohamed Aïssani, le président de l'OPH, dénonçant "une attaque lâche". "Rien ne nous déviera de notre mission", a-t-il dit.

L'OPH, qui gère 3900 logements de cette ville populaire, a également annoncé qu'il allait "voter la protection fonctionnelle" pour cet agent.

"On ne peut pas laisser se banaliser les actes d'intimidation et de violences", a tonné le député PCF Stéphane Peu, pour qui "il y a eu ces dernières années, dans cette ville, une tentative d'emprise mafieuse".

Cette agression survient dans un contexte d'enquêtes judiciaires visant la conduite opaque de l'organisme HLM par l'ancienne direction, et par capillarité le rôle de la mairie centriste pilotée par Stéphane de Paoli, soutenu pendant sa campagne par l'ancien patron de l'UDI Jean-Christophe Lagarde. En 2020, la ville était de nouveau revenue aux mains des communistes.

Au total, "13 plaintes" sont en cours notamment pour des soupçons de favoritisme, détournement de fonds publics, faux, usage de faux, a précisé Sébastien Jolis, qui affirme qu'à cette époque, "il n'y avait quasiment pas un marché qui était propre".

Consultées par l'AFP, ces plaintes datant de 2021 évoquent des prestations sur-facturées, des travaux non réalisés ou des contrats passés en dehors des règles. L'ancien directeur a toujours démenti ces accusations.

La publication d'un rapport de l'Agence nationale de contrôle du logement social sur la gestion précédente de cet OPH est par ailleurs attendue ces prochains mois.

A.T. avec AFP