Nord: un cofondateur de Génération identitaire jugé pour diffamation à l’encontre de Xavier Bertrand

Xavier Bertrand près du quartier général des Républicains, le 21 juin 2022 (photo d'illustration) - Thomas COEX / AFP
Un cofondateur du groupuscule d'ultra-droite dissous Génération identitaire, a été jugé mardi devant le tribunal correctionnel de Lille pour "diffamation" pour avoir diffusé pendant la campagne des régionales un tract imputant "6 péchés islamiques" au patron des Hauts-de-France, Xavier Bertrand.
La défense du prévenu, Damien Rieu - à l'époque candidat RN aux départementales et qui a depuis rejoint Eric Zemmour - a déposé une conclusion de nullité, et soulevé mardi la prescription de la procédure, dénonçant sur la fond "une procédure bâillon".
Le parquet a reconnu la prescription et n'a pas formulé de réquisitions sur le fond. Le délibéré est attendu le 11 octobre à 14h.
Le financement du lycée musulman Averroès notamment évoqué dans le tract
Le tract mis en cause, intitulé "les 6 péchés islamiques de Xavier Bertrand", avait été relayé sur le compte Twitter de Damien Rieu, accompagné du commentaire "Ne jamais oublier qui est vraiment @Xavier Bertrand".
Ce dernier, reconduit lors des dernières régionales, avait déposé plainte avec constitution de partie civile en juin 2021. Selon l'enquête, le tract suggérait que Xavier Bertrand favoriserait "l'islam politique au détriment du reste de la population dans le cadre de sa politique régionale".
"Qu'est-ce qu'un péché islamique?", a lancé pendant l'audience l'avocat de Xavier Bertrand, Eric Morain, interpellant Damien Rieu. "Une atteinte morale à la laïcité", a répondu ce dernier.
Ancien porte-parole de Génération identitaire, Damien Rieu (un nom d'emprunt) avait été battu aux départementales par ses rivaux divers gauche. Candidat pour Reconquête dans les Alpes-Maritimes, il a ensuite échoué en juin à se qualifier pour le second tour des législatives.
Le tract évoquait notamment le financement du lycée musulman Averroès par la Région.
En juillet 2021, le tribunal administratif de Lille avait enjoint au Conseil régional de procéder au versement à ce lycée de subventions, bloquées depuis mars 2020 en raison de soupçons sur son financement.
La Région avait alors indiqué qu'elle allait verser la somme, mais avait saisi le Conseil d'Etat, qui a rejeté son pourvoi en juin.