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Paris Île-de-France

Nanterre: des dealers affichent un règlement pour leurs "employés" et les habitants d'un immeuble

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Des trafiquants de drogue ont adressé leurs revendications aux habitants en placardant deux écriteaux près des ascenseurs.

Un message plutôt osé. Des trafiquants de drogue ont placardé près des ascenseurs une lettre adressée aux habitants d'un immeuble de Nanterre (Hauts-de-Seine), dans l'une des 18 tours nuages du quartier Pablo Picasso.

Le message est simple et tient en deux écriteaux. Les dealers veulent négocier avec les locataires: ils souhaitent pouvoir travailler en paix, et en contre-partie ils assurent qu'ils se comporteront bien, assurant la tranquillité dans le bâtiment.

"Merci de bien vouloir respecter les consignes"

Au début, une introduction aimable: "Chers voisins, chères voisines ! Comme vous avez pu le constater, nous sommes de retour dans la tour". Et puis rapidement, les trafiquants font leurs demandes.

"On s'engage à ne pas laisser de déchets, pas de tapage et personne ne va fumer dans la tour. Aucun manque de respect de notre part envers les habitants. En revanche, pour le bien-être de tous, merci de bien vouloir respecter les consignes et les employés, rien ne sert de leur hurler dessus."

Les dealers précisent ne pas vouloir "perturber le quotidien" des habitants, mais "uniquement pouvoir travailler". "Nous tenons à ce que tout se passe bien, pour vous et pour nous." Un message signé sobrement "la direction".

"La réaction, c'est la stupéfaction"

Le trafic de drogue avait été mis en pause dans cette tour de Nanterre, après une fusillade survenue dans la nuit du 18 au 19 novembre dernier, qui a obligé les dealers à déserter le quartier. Une situation temporaire puisqu'ils sont revenus sur place.

"Les faits seraient drôles si la gravité des faits ne serait pas avérée", note Adam Oubuih, élu d'opposition Renaissance au conseil municipal de Nanterre, invité sur BFMTV. Ce dernier reste néanmoins prudent. "On ne sait pas finalement qui sont les auteurs."

Dans ce quartier, composé en grande majorité de logements sociaux, le trafic est bien installé. "Le trafic dérange, le trafic fait peur et on ne sait pas comment réagir. La réaction, c'est la stupéfaction." L'élu d'opposition dénonce aujourd'hui la volonté de la municipalité de ne pas installer de police municipale sur les lieux.

Juliette Moreau Alvarez