Mort de Rayana, 21 ans: le chauffard auteur du refus d'obtempérer mortel à Paris en 2022 se dit "traumatisé"

Le chauffeur qui a refusé d'obtempérer en juin 2022 à Paris et qui a été placé en détention provisoire depuis, a plaidé devant la cour d'appel pour sa libération. Une jeune femme de 21 ans, Rayana, est morte lors de la course-poursuite. La justice a décidé de le maintenir en détention.

Deux ans et demi après la mort de Rayana, morte d'une balle au niveau de la tête lors d'un refus d'obtempérer, le conducteur qui a refusé de se soumettre au contrôle de police plaide pour sa remise en liberté. Il comparaissait ce jeudi 30 janvier, comme le racontent nos confrères du Parisien.

Le 4 juin 2022, trois policiers à vélo tentent de contrôler une voiture avec à son bord quatre personnes dans le quartier de Barbès dans le 18e arrondissement. Le conducteur fait alors signe qu'il va s'arrêter mais prend la fuite et roule dangereusement. Après plusieurs rues, la voiture fonce sur les fonctionnaires de police.

Les trois policiers sortent leurs armes et tirent à plusieurs reprises. Des tirs qui mettent fin à la course-poursuite, mais blessent le conducteur et tuent la passagère assise à l'avant, Rayana, 21 ans.

Le conducteur de la voiture a été mis en examen et placé en détention provisoire dès le 9 juin 2022 pour tentative d'homicide sur personne dépositaire d'autorité publique.

"Je suis traumatisé"

Désormais âgé de 40 ans, il s'est défendu devant la cour d'appel. "Je suis mort le 4 juin 2022. Je ne toucherai jamais plus une goutte d’alcool. Je suis traumatisé et je n’en dors plus", rapporte Le Parisien, présent à l'audience.

Il est revenu sur le récit de la course-poursuite et a assuré ne pas avoir "fait attention" lorsqu'il a redémarré vers les policiers. Il a reconnu son ivresse et le refus d'obtempérer, mais réfute la conduite dangereuse et la tentative de meurtre.

Des paroles qui n'ont pas convaincu le procureur, qui a requis son maintien en détention. Avec 15 condamnations pour délits routiers, inscrites dans son casier judiciaire, la cour a estimé que le risque de récidive était beaucoup trop important, suivant les réquisitions.

"Il était sous contrôle judiciaire et ne devait ni boire ni conduire et c’est bel et bien ce qu’il a fait", a rappelé l'avocate générale. (...) En plus du trouble à l’ordre public qu’il a causé, le risque qu’il recommence est bien trop grand pour le libérer."

Son avocate assurait pourtant que "la vision de Rayana en sang avec une balle dans la tête" l'a changé, rapporte le quotidien local. Le chauffeur suit encore aujourd'hui des soins psychologiques.

Juliette Moreau Alvarez