Mobilisation de la Confédération paysanne à Paris: les cinq gardes à vue prolongées

Photo d'illustration. - Thomas SAMSON © 2019 AFP
Les gardes à vue des cinq personnes interpellées jeudi lors d'une action de la Confédération paysanne ont été prolongées, a indiqué vendredi à l'AFP le parquet de Paris. Il s'agissait des premières interpellations depuis le mouvement de colère agricole relancé mi-novembre.
Des agriculteurs de la Confédération paysanne ont déployé des banderoles devant le Grand Palais à Paris, allumé des fumigènes jaunes et dégradé des stands d'exposants à l'intérieur, perturbant une réunion européenne de grands acteurs du commerce de céréales qui s'y tenait.
Une centaine de manifestants
Au bout d'une vingtaine de minutes, des forces de l'ordre casqués s'étaient déployées des deux côtés du parvis du Grand Palais, où la centaine de manifestants scandait des slogans comme "Des prix rémunérateurs, pas des traders!"
La police, avec le soutien de la brigade de répression de l'action violente motorisée (Brav-M), avait ensuite bloqué les manifestants pendant plus d'une heure, donnant lieu à des bousculades, avait constaté une journaliste de l'AFP.
Sur la centaine de manifestants, cinq ont été interpellés aux motifs de "participation à un groupement en vue de commettre des violences", "rébellion", "dégradation" et "violences volontaires n'ayant pas entraîné d'incapacité de travail sur agent de sécurité et sur personne dépositaire de l'autorité publique (morsure, étranglement)", a détaillé vendredi le parquet de Paris.
Les gardes à vue ont été prolongées "notamment afin de recueillir les plaintes et examens médicaux, et exploitation des vidéos", a-t-il encore indiqué.
Ces dernières semaines, des manifestants de la Coordination rurale ont répandu des déchets et saccagé des piles de dossiers dans les locaux de l'Office français de la biodiversité (OFB) à Guéret. Ils ont aussi répandu du lisier devant la mairie de Pessac et bloqué le port de commerce de Bordeaux.
Le 28 novembre, des militants du syndicat majoritaire FNSEA ont érigé un mur de parpaings devant le siège de l'organisme de recherche Inrae, sous le regard des policiers.
Ursula von der Leyen scelle l'accord UE-Mercosur
Ce vendredi 6 décembre, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a confirmé la finalisation d'un accord de libre-échange entre l'Union Européenne et le Mercosur. "Nous avons conclu les négociations pour l'accord UE-Mercosur. C'est le début d'une nouvelle histoire. Je me réjouis maintenant d'en discuter avec les pays européens", a déclaré Ursula von der Leyen.
Sophie Primas, ministre déléguée au Commerce extérieur démissionnaire de la France, a fait savoir que l'accord noué par la Commission "n'engage qu'elle".
Face au Mercosur et à l'absence de gouvernement en France, renversé mercredi, la mobilisation des agriculteurs "va se durcir" dans les prochains jours, a prévenu vendredi un responsable du syndicat Jeunes agriculteurs, allié du syndicat majoritaire FNSEA.