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Traité UE-Mercosur: négociations finalisées, Ursula von der Leyen vante "une victoire pour l'Europe"

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Présente au sommet des pays du Mercosur à Montevideo depuis jeudi, la présidente de la Commission européenne a tenu à faire avancer l'accord de libre-échange UE-Mercosur.

Ursula von der Leyen vient de l'annoncer: l'union européenne et le Mercosur ont finalisé les négociations pour un accord de libre-échange, saluant "une victoire pour l'Europe".

"Nous avons conclu les négociations pour l'accord UE-Mercosur. C'est le début d'une nouvelle histoire. Je me réjouis maintenant d'en discuter avec les pays européens", a déclaré Urusula von der Leyen, lors d'une conférence de presse conjointe avec les présidents de l'Argentine, du Brésil, du Paraguay et de l'Uruguay pour annoncer l'accord conclu après 25 ans de discussions.

"La ligne d’arrivée de l’accord UE-Mercosur est en vue. Travaillons ensemble, franchissons-la", avait-t-elle précisé sur X ce jeudi.

Ce vendredi au sommet des pays du Mercosur, Ursula von der Leyen à réaffirmer sa volonté de ratifier ce nouveau traité. "Nous envoyons un message clair et fort au monde entier (...) Ce n'est pas seulement une opportunité économique, mais une nécessité politique".

L'objectif étant de réduire les droits de douane des deux côtés de l'Atlantique, tout en permettant de drainer plus d'investissements afin de "renforcer toute la chaîne de valeur", pour l'industrie, l'emploi et l'innovation. D'après la présidente de la Commission européenne, l'accord "permettra aux entreprises de l’UE d’économiser 4 milliards d’euros de droits d’exportation par an".

Un traité source de divisions européennes

L'Elysée est donc pris de court, alors que la France traverse une crise parlementaire inédite. Sur les réseaux sociaux, le gouvernement avait tenu sa ligne de défense en réaffirmant que "le projet d’accord entre l’Union européenne et le Mercosur est inacceptable en l’état. Nous continuerons de défendre notre souveraineté agricole" Les deux chambres de l'Assemblée nationale ont aussi refusé en bloc la signature de ce projet.

Du côté de l'Europe, Berlin a insisté sur "l'occasion unique" de conclure l'accord commercial, un front rejoint par l'Espagne, sur fond de craintes d'une hausse des droits de douane outre-Atlantique, depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. Une autre coalition opposée au traité de libre-échange s'est aussi formée autour de l'Hexagone, à l'image de la Pologne et l'Italie.

"Je sais qu'il y a de fortes oppositions, des soutiens à l'isolation et la fragmentation mais cet accord est une réponse montrant que nous sommes unis sur la scène internationale", a rétorqué Ursula von der Leyen à Montevideo ce vendredi.

Les manifestations du monde agricole font rage en France depuis plusieurs semaines, notamment pour protester l'accord de libre-échange jugé comme délétère pour les agriculteurs. Ursula von der Leyen a promis des compensations pour ces derniers ainsi qu'une meilleure homogénéisation des normes sanitaires entre les différents pays de l'accord.

"Nos normes européennes en matière de santé et d’alimentation restent intouchables, a-t-elle affirmé. "Les exportateurs du Mercosur devront se conformer strictement à ces normes pour accéder au marché de l’UE".

Pierre Berthoux