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Paris Île-de-France

Mineurs percutés à scooter à Paris: une marche organisée dimanche "pour exiger vérité et justice"

Trois policiers, soupçonnés d'avoir percuté un scooter monté par trois adolescents et de les avoir blessés, ont été suspendus

Trois policiers, soupçonnés d'avoir percuté un scooter monté par trois adolescents et de les avoir blessés, ont été suspendus - FRED TANNEAU © 2019 AFP

Trois mineurs circulant à scooter ont été percutés et blessés par un véhicule de police le 13 avril dernier. La police a d'abord réfuté cette version, avant d'admettre un contact entre les deux véhicules.

"Nous ne pouvons pas nous taire". Une marche est organisée ce dimanche à 15 heures au départ de la place de la Réunion dans le 20e arrondissement de Paris "contre les violences policières", après que trois mineurs qui circulaient en scooter ont été percutés et blessés le 13 avril dernier.

"Pour exiger vérité et justice pour Safyatou, Salif, et Ilan et pour faire cesser les violences policières dans les quartiers du 20e arrondissement nous vous appelons à venir nombreuses et nombreux pour une marche", annonce un communiqué d'associations agissant dans l'arrondissement pour l'égalité des droits.

Le conducteur du véhicule de police mis en examen

Âgés de 13, 14 et 17 ans, les trois adolescents circulaient à scooter quand ils ont été poursuivis par la police qui les a "percutés volontairement, les faisant ainsi chuter", rappelle le communiqué, citant des témoins de la scène.

Mais cette version est contredite par la préfecture de police qui a d'abord indiqué que les policiers avaient voulu contrôler les passagers de l'engin. Ceux-ci auraient alors refusé d'obtempérer, emprunté un sens interdit, et perdu le contrôle du véhicule, les faisant ainsi chuter.

Depuis, les fonctionnaires de police sont revenus sur leur déclaration, précisant qu'il y avait eu un contact entre les deux véhicules mais le caractère volontaire de cet acte n'est, à ce stade, pas établi. Les trois fonctionnaires ont été suspendus, le conducteur du véhicule de police a été mis en examen.

"Un rapport inquiétant et raciste de la police avec les jeunes"

Les associations pour l'égalité des droits dénoncent dans leur communiqué le comportement des policiers qui ont "essayé de camoufler cet énième acte de violence policière en simple accident de la route", mais aussi plus globalement "le rapport inquiétant, raciste, insupportable et renouvelé de la police avec les habitants et notamment les jeunes".

"Habitants, mères, pères, frères, soeurs, amis, nous ne pouvons pas nous taire. aassociations agissant dans le 20e arrondissement pour l'églité des droits, nous nous tenons aux côtés des familles pour que la vérité soit établie, pour que cesse la criminalisation des victimes et l'impunité policière", écrivent encore les associations.

Une plainte pour tentative d'assassinat par personne dépositaire de l'autorité publique, avec arme par destination, sur personnes mineures a été déposée par l'avocat des familles de victimes.

Le parquet de Paris a confié à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) une enquête sur les conditions dans lesquelles le scooter a chuté, et ouvert une autre enquête sur le refus d'obtempérer de la conductrice.

Emilie Roussey