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Paris Île-de-France

Métro parisien: la pollution aux particules fines deux fois plus élevée aux bouches d'aération que dans l'air extérieur

L'association Respire a effectué une campagne de mesure de la pollution de l'air au-dessus de 18 bouches d'aération du métro parisien.

L'association Respire a effectué une campagne de mesure de la pollution de l'air au-dessus de 18 bouches d'aération du métro parisien. - BFM Paris

L'association Respire dévoile ce jeudi 16 juin les résultats d'une vaste campagne de mesure de la pollution de l'air au niveau des bouches d'aération du métro parisien. Les niveaux sont "anormalement élevés et alarmants".

La pollution aux particules fines est deux fois plus élevée aux abords des bouches d'aération du métro parisien qu'ailleurs dans la capitale. C'est l'enseignement principal d'une étude menée par l'association Respire, publiée ce jeudi 16 juin, qui dénonce des niveaux "anormalement élevés et alarmants".

18 bouches d'aération analysées

La campagne d'analyse s'est déroulée entre octobre 2021 et mai 2022 au-dessus de 18 bouches d'aération du métro parisien et à différents moments de la journée. "Nous constatons des concentrations en particules en suspension dans l’air (PM10, PM2,5 et PM1 en µg/m3) en moyenne deux fois plus élevées que dans l’air extérieur urbain", alerte l'association Respire.

"Les dépassements atteignent même parfois jusqu’à dix fois les valeurs de l’air extérieur, sur certaines tailles de particules fines."

Des prélèvements ont été réalisés au-dessus des bouches puis dans l'air ambiant "à quelques dizaines de mètres de la bouche" afin de comparer la présence de ces particules fines.

Pour expliquer ces résultats, l'association pointe notamment "l'usure des matériaux due au freinage des rames", mais aussi "les contacts entre le matériel roulant et la voie ferrée" et "la remise en suspension des poussières du fait de la circulation des rames".

Ce sont les mêmes causes qui provoquent également une pollution de l'air aux particules fines plus importantes au sein des stations de métro qu'à l'air libre. L'Agence nationale de sécurité sanitaire avait d'ailleurs publié un rapport à ce sujet le 8 juin dernier.

"Restreindre le passage sur les bouches"

Face aux analyses publiées par l'association Respire, celle-ci recommande la mise en place de plusieurs dispositifs. Elle souhaite notamment que le passage du public sur les bouches d'aération soit restreint avec des balises ou des panneaux.

L'association demande également que soient disposés "des panneaux d’information et d’interdiction d’accès aux abords de chaque bouche d’aération, en expliquant les dangers de cette pollution, y compris pour les enfants".

"Il est temps de légiférer sur la pollution de l’air intérieur issue du transport ferroviaire pour protéger la population”, ajoute Tony Renucci, le directeur général de Respire.

Amaury Tremblay