Magnanville: la construction d'une prison dans cette "petite commune paisible" suscite la colère des habitants

La colère ne faiblit pas à Magnanville, dans les Yvelines. Le projet de création d'une prison, censée voir le jour en 2027, et officialisé à la fin du mois de février, n'est pas au goût des riverains du site qui doit accueillir la maison d'arrêt.
Ce samedi 9 mars, une manifestation est d'ailleurs organisée dans cette commune yvelinoise proche de Mantes-la-Jolie, en début d'après-midi, afin de souligner le mécontentement des habitants et de la municipalité.
La proximité avec un lycée dérange
Depuis 15 ans, Stéphanie, habitante de Magnanville, jouit d'une vue sur une étendue de champs. Mais bientôt, cette vaste plaine de champs sera en partie remplacée par les murs de la prison, au grand désarroi de cette Magnanvilloise.
"200 mètres, c'est vraiment inadmissible. On est dans une petite commune paisible. Là, vous voyez dans les champs, le weekend on promène notre chien, les enfants font des tours de vélo… Tout ça ne sera plus possible. On va avoir toutes les nuisances sonores, nuit et jour", déplore Stéphanie sur BFMTV.
La future prison de Magnanville, qui doit voir le jour d'ici l'horizon 2027, est prévue pour accueillir 700 détenus. Mais le site choisi par les autorités fin février, situé à quelques encablures du lycée Léopold Sedar Senghor, suscite depuis 2021 de vives critiques.
Une association a d'ailleurs été créée pour s'opposer à la construction de l'établissement sur ce site en particulier.
"On ne s'est jamais opposé à la construction d'un centre pénitentiaire. A un moment donné il y a un problème, et il faut le traiter. Mais il faut les mettre à la bonne localisation, tout simplement", précise Patrick Magny, président de l'association "Tous mobilisés contre une prison à Magnanville".
4.000 places supplémentaires dans la région d'ici trois ans
Selon le ministère de la Justice, le site choisi pour la prison est celui qui répond le mieux aux nombreux impératifs pour ce type de construction.
"Il y a toute une série de critères, tels que la proximité d'infrastructures comme les tribunaux, les commissariats, les gendarmeries… Il faut également que ce ne soit pas en zone inondable, que le terrain réponde à certaines spécificités (...)", décrit Cédric Logelin, porte-parole du ministère de la Justice.
Lors de l'élaboration du projet, un autre site de Magnanville était pourtant envisagé un peu plus loin dans les champs, à environ 800 mètres des habitations. L'Etat n'a finalement pas donné suite à cette possibilité pour des raisons financières, d'après Patrick Magny.
La maison d'arrêt fait partie d'un programme immobilier pénitentiaire qui a pour objectif de créer 15.000 places de prison d'ici 2027 sur tout le territoire dont 4.000 en Île-de-France.