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Paris Île-de-France

Lyon: une famille kosovare et leur fils polyhandicapé menacés d'expulsion

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Une famille originaire du Kosovo et installée à Lyon est menacée d'expulsion de son foyer. Parents d'un enfant polyhandicapé, le père et la mère craignent un retour à la rue qui pourrait avoir des conséquences dramatiques.

La famille Demaj, réfugiée depuis plus de quatre ans en France après avoir quitté le Kosovo, ne sait plus quoi faire. La justice vient d'ordonner l'expulsion de cette maman, ce papa et de leurs enfants de leur foyer d'hébergement lyonnais. Et ce alors même que leur fils aîné, âgé de six ans, est lourdement handicapé. Une décision incompréhensible aux yeux d'Eloïse Cadoux, avocate de la famille.

"On a de nombreux certificats médicaux, les spécialistes de l'institut médico-éducatifoù il est accueilli qui sont très inquiets de la situation, explique-t-elle au micro de BFM Lyon.

Selon la magistrate, le neuropédiatre chargé du suivi du garçon a "très clairement indiqué au tribunal administratif qu'un retour à la rue signifiait très clairement un arrêt de mort" pour lui.

"Franchement, j'ai peur"

Atteint d'une maladie épileptique rare, le jeune garçon qui a besoin de soins constants a trouvé en France un suivi médical adapté à sa situation, depuis son arrivée à l'âge de deux ans.

"Il est arrivé en France comme 'un légume', explique son père, Fatlind Demaj. Et il s'est changé après, il s'est ouvert comme une fleur."

L'enfant, qui faisait auparavant des crises d'épilepsie "tous les jours", n'en connaît désormais plus que "tous les six ou sept mois", se réjouit son père. Mais le possible retour à la rue de la famille pourrait avoir des conséquences dramatiques sur la santé du fils aîné.

S'il fait une crise d'épilepsie, son père confie qu'il sera impossible de préparer les médicaments dehors. "Il faut un frigo pour garder le sirop", donne-t-il pour exemple. "C'est difficile, franchement j'ai peur", dit-il.

L'avocate de la famille a déjà adressé une demande d'hébergement d'urgence aux services préfectoraux. Elle se réserve également le droit de saisir le Conseil d'État.

Corentin Marabeuf avec Juliette Mitoyen