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Paris Île-de-France

Les syndicats du Louvre avaient alerté sur la sécurité du musée, une surveillante pointe un budget fait "au détriment de la sûreté"

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Le "casse du siècle" survenu ce dimanche 19 octobre au Louvre pose la question de la sécurité du plus grand musée au monde. Des syndicats avaient justement alerté sur la question et pointent du doigt des "arbitrages (qui) ne vont pas dans le sens de la sûreté".

"Nous savions que nous étions en risque". Sur BFMTV ce dimanche 19 octobre, Élise Muller, agent de surveillance au Louvre et représentante syndicale SUD Culture Solidaires, est revenue sur le "casse du siècle" réalisé au plus grand musée du monde lors duquel plusieurs bijoux "inestimables" ont été dérobés.

Si elle précise que les équipes sont "avant tout formées à la préservation des vies humaines" et à "protéger le public" en cas de problèmes, elle dénonce l'arrivée ces dernières années d'un "biais comme si les vols et risques de malveillances disparaissaient".

"Les budgets sont fléchés plus vers les fêtes, les expositions extraordinaires, ce qui a du sens, mais à budget constant voire en baisse, ça s'est fait au détriment de la sûreté et de la sécurité", note cette dernière.

Une grève en juin dernier alertait sur la sécurité du Louvre

Selon la représentante syndicale, la direction du musée et les choix budgétaires n'ont, ces dernières années, pas été axés en priorité sur les questions de sécurité du patrimoine. "Il fallait surtout s'occuper de ce qui relève de l'événementiel", insiste-t-elle. "Dans notre quotidien, on voit bien que les arbitrages ne vont pas dans le sens de la sûreté et la sécurité du patrimoine mais plutôt sur les coups médiatiques".

"Le fléchage budgétaire sur les équipements a été défaillant, les effectifs n'ont plus été affectés, ou de moins en moins, à ces missions" de sûreté, assure Élise Muller sur BFMTV.

La situation était d'ailleurs loin d'être inconnue puisqu'une grève datant de juin dernier alertait sur les conditions de travail des agents. "Nous avions alerté à de multiples reprises sur les risques qu'on encourait dans l'établissement", explique justement Élise Muller sur BFMTV.

"Le 16 juin dernier, le musée était fermé plusieurs heures en raison d’une grève des salariés qui alertaient sur le manque de personnel pour assurer la sécurité. Pourquoi leurs alertes n’ont pas été entendues par la ministre?", a souligné aussi le sénateur communiste et conseiller municipal de Paris Ian Brossat, dans un message posté sur X.

De son côté, Emmanuel Macron a dénoncé "une atteinte à un patrimoine que nous chérissons". Le président de la République assure que les bijoux seront retrouvés et "les auteurs traduits en justice".

Alixan Lavorel