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Paris Île-de-France

Les élus socialistes de Paris demandent à Clément Beaune de présenter ses excuses "aux Parisiens" et à Anne Hidalgo

Le ministre des Transports, Clément Beaune, à la sortie de l'Elysée, le 6 décembre 2023 à Paris

Le ministre des Transports, Clément Beaune, à la sortie de l'Elysée, le 6 décembre 2023 à Paris - Geoffroy Van der Hasselt © 2019 AFP

Le ministre des Transports a fustigé les paroles de la maire de Paris, qui avait affirmé que les transports "ne seront pas prêts" pour les JO. Les élus socialistes lui reprochent une prise à partie "honteuse".

Des propos jugés "inadmissibles". Ce jeudi 7 décembre, le groupe du Parti socialiste à la mairie de Paris a réclamé des excuses de la part de Clément Beaune, ministre des Transports, aux Parisiens, ainsi qu'à Anne Hidalgo, dans un communiqué.

"Monsieur Beaune doit présenter ses excuses à la maire de Paris, ses propos sont inadmissibles. Monsieur Beaune doit présenter ses excuses aux Parisiens, ils n’ont pas à payer le prix de son incompétence. Clément Beaune doit présenter des excuses pour ses propos", ont-ils écrit dans leur communiqué.

Une demande qui intervient quelques heures après les propos du ministre sur l'antenne de FranceInfo, qui a pris à partie la maire de Paris. "Plutôt que de cracher sur notre pays en disant qu'on est nuls, qu'on n'est pas prêts et qu'on n'y arrivera pas, retroussons-nous les manches", a martelé le ministre.

Un ciblage "totalement honteux"

Cette déclaration concernait l'intervention de l'ex candidate Socialiste à la présidentielle sur le plateau de l'émission Quotidien, fin novembre. Cette dernière avait affirmé que "les transports ne seront pas prêts pour les JO". Une déclaration qui n'a pas plu au ministre des Transports. "Quand on a une responsabilité politique d'accueillir le monde et d'organiser les Jeux, c'est grave", a ajouté Clément Beaune.

Dans leur communiqué, Lamia El Aaraje, première secrétaire du PS à Paris et Rémi Féraud, président du groupe Paris en commun au conseil de Paris et sénateur, dénoncent une prise à partie "honteuse".

"Alors qu’il avait l’occasion ce matin de donner des éléments de clarification ou de justifier son inaction en matière d’offre publique des transports, Clément Beaune a choisi une nouvelle fois de cibler la maire de Paris de façon absolument honteuse", ont-ils tancé.

Les deux élus regrettent qu'en "ces temps troublés où l’invective et l’outrance prennent le pas sur le débat démocratique", le ministre des Transports ait affirmé qu'Anne Hidalgo crachait sur la France.

"Il est urgent, quand on est en responsabilité politique à l'instar de monsieur Beaune, de ne pas sombrer dans la démagogie et le populisme. Non, Anne Hidalgo ne crache pas sur la France, monsieur le ministre", martèlent les élus socialistes.

"Il y a 8 lignes sur 10 qui ne peuvent pas assurer un service public de qualité selon le patron de la RATP, mais le ministre préfère insulter Anne Hidalgo", a fustigé de son côté Emmanuel Grégoire, premier adjoint d'Anne Hidalgo.

"Quand on est "responsable" des transports, ce n’est pas au niveau. En attendant, c’est les Franciliens qui trinquent", a conclu Emmanuel Grégoire

Les élus dénoncent l'inaction de l'Etat pour les transports

Lamia El Aaraje et Rémi Féraud ont également critiqué "l'incapacité de la région et de l’Etat à coordonner leurs efforts et à investir de façon adaptée aux besoins des transports du quotidien et à anticiper l’organisation de ceux-ci durant les Jeux".

Selon eux, un investissement de 200 millions d'euros "aurait permis la gratuité des transports pendant les jeux (comme ça a été le cas durant les éditions précédentes et comme c’était prévu dans le dossier de candidature de Paris)".

Cependant, le choix de Valérie Pecresse, présidente de la région et d'Ile-de-France Mobilités d'augmenter les prix du ticket de métro, des transiliens et du pass semaine pour les JO, a été critiqué. Ils regrettent la décision "de faire peser sur les usagers le coût de son manque d'anticipation". Une annonce qui intervient en même temps que celle de l'augmentation du pass Navigo, dont le prix passera à 86,40 euros en 2024.

Selon les élus socialistes, "cette augmentation s'opère alors même que dans le métro, cinq lignes affichent une ponctualité inférieure à 85% aux heures de pointe". Ils pointent des "métros et des quais bondés", des "conditions de trajet très dégradées" et une situation "mauvaise" dans les RER.

Et d'évoquer également la question des bus. "En 2022, la fiabilité des bus était de 82%. Sur ces retards et dysfonctionnements, seulement 5,4% relèvent des chantiers ou des problèmes de circulation. Tout le reste dépend d’Île-de-France Mobilités et de la RATP (manque de chauffeurs, grèves, absentéisme...)", pointent Lamia El Aaraje et Rémi Féraud.

Clément Beaune reconnaît "des difficultés"

Sur FranceInfo, Clément Beaune a reconnu certains problèmes sur les transports franciliens.. "Bien sûr il y a des difficultés dans nos transports publics aujourd'hui, JO ou pas JO", a-t-il affirmé.

Selon lui, "Il y a des difficultés dans le réseau de transports publics qui ne sont pas d'hier et qui se sont accrues après le Covid, parce qu'il y a eu des manques d'effectifs".

Le ministre se veut toutefois rassurant. "C'est l'année dernière que la reprise des transports publics s'est faite", juge le ministre. Il explique que 2022 a malgré tout été "difficile", mais depuis "il y a des améliorations, des recrutements".

Martin Regley Journaliste